2013 commence et vous avez pris plein de bonnes résolutions pour que cette année soit celle où vous direz « Goodbye Bégaiement ! »
- Vous avez lu sur ce blog des témoignages et des articles qui vous ont mis la patate…
- Vous avez regardé les vidéos de Bérenger…
- Vous avez téléchargé le cahier d’exercices pour surmonter son bégaiement…
- Vous vous êtes inscrits sur la page Facebook du blog et sur le forum du bégaiement…
- Vous avez regardé les vidéos de Bérenger…
- Vous avez téléchargé le cahier d’exercices pour surmonter son bégaiement…
- Vous vous êtes inscrits sur la page Facebook du blog et sur le forum du bégaiement…
Et puis…
- Vous êtes allés voir ce qu’il y avait de nouveau sur la page Facebook…
- Vous avez relu des articles…
- Vous avez lu les nouvelles discussions sur le forum du bégaiement…
Mais vous n’avez toujours RIEN FAIT !
Et vous commencez légèrement à culpabiliser, premier stade avant la bonne déprime, plus connue sous le nom d’« aquoibonite » ou « jesuisungrosnullite »…
Je vais vous dire quelque chose… Je compatis.
Parce que oui, je l’avoue, je suis comme vous. Je suis le champion du monde des dilettantes et des résolutions éphémères. Et je pense que cette incapacité à passer durablement à l’action m’a longtemps freiné pour faire des progrès significatifs et me freine encore pour atteindre un nouveau stade de fluidité.
Oui, j’avoue avoir parfois la volonté d’un concombre de mer et j’admire réellement ces personnes capables de se lever chaque matin à 5 heures pour faire une heure de sport avant d’aller bosser.
Je sais que c’est mon principal obstacle au progrès et je suis sûr que ça l’est aussi pour beaucoup de monde.
Parce que vous pouvez avoir lu tous les bons conseils du monde et les témoignages les plus inspirants, vous pouvez avoir compris ce que vous devez faire pour vous libérer du bégaiement, le vrai changement ne se produira que lorsque vous agirez.
Lire des articles de blog ou des bouquins n'est pas agir
Décider n'est pas agir.
Agir c'est agir.
Le pire c’est que cela fait longtemps que nous le savons et que nous sommes prévenus. Dès le VIIIème Siècle, Padmasambhava (que les tibétains appellent « le second Boudha », c’est pour vous dire que ce n’est pas n’importe qui) disait « Si vous désirez connaître votre vie passée, examinez votre condition présente; si c'est votre vie future que vous désirez connaître, examinez vos actions présentes. »
En résumé : « ce que vous serez demain est ce que vous faites aujourd'hui. » La seule question à vous poser maintenant est donc : « Etes-vous dans l’action ? » Et si ce n’est pas le cas, comment réussir à vous mettre en mouvement ? Comment passer du verbe lire au verbe agir ?
Vous commencez vraiment à changer votre vie à partir du moment où vous prenez une décision. Et une vraie décision se mesure au fait que vous avez entrepris une nouvelle action. S’il n’y a pas d’action, vous n’avez pas vraiment décidé.
Selon Anthony Robbins, le charismatique pape du développement personnel aux Etats-Unis : "Le réel pouvoir ce n’est pas la connaissance (qui est un pouvoir potentiel) mais la capacité à agir."
Et il a raison ! Parce que le pire, c’est que, la plupart du temps, vous savez ce que vous devriez faire. Vous avez la connaissance.
- Vous savez que vous devriez mieux sortir, sourire et aller vers les autres que rester cloîtré dans votre chambre.
- Vous savez que vous devriez pratiquer chaque jour les techniques de fluence que vous avez apprises.
- Vous savez que vous devez vous exercer encore et encore pour maîtriser le téléphone et cesser de le craindre.
Et pourtant vous ne le faites pas. Et il ne se passe rien.
Reprenons ensemble la métaphore (filée, s'il vous plaît) de mon dernier article. Imaginons que vous vouliez apprendre à skier. Vous lisez des ouvrages rédigés par des experts, vous regardez des vidéos de champion, vous participez à des forums de passionnés. Après avoir fait tout cela, pensez-vous que vous savez skier ?
Je n’écris pas cela pour vous (nous) enfoncer. Je voudrais même vous rassurer : cette difficulté du passage à l’acte est un problème auquel sont confrontés beaucoup de gens. C’est même l’un des sujets favoris des blogs et ouvrages consacrés au développement personnel qui regorgent de conseils pour lutter contre la "procrastination", c'est à dire notre tendance naturelle à reporter sans cesse ce que nous devrions faire. J’ai donc réussi à trouver les réponses pour :
- ne pas repousser sans cesse les actions qui doivent m’aider à aller vers plus de fluidité (ou à être un meilleur communicant)
- persévérer pour que ces actions deviennent une habitude et finissent par payer
Je vais partager cela avec vous de manière progressive, non pas pour entretenir le suspense mais pour vous laisser le temps d’assimiler, de réagir, de tester et de me dire ce que cela donne pour vous.
Dans ce premier post, je vais vous donner des exemples de bonnes résolutions que vous pouvez prendre. Cela vous donnera des idées et nous permettra surtout de parler ensuite de choses concrètes.
Prêt ? Ready pour la merveilleuse aventure 2013 de la bonne résolution tenue ?
Alors, on y va !
1ère étape : Choisir ses bonnes résolutions 2013
Le premier conseil que je peux vous donner est de ne choisir qu'UNE résolution. Cela vous évite de vous disperser, c'est beaucoup plus simple à tenir et une seule résolution est souvent suffisante pour enclencher un cercle vertueux.
Ainsi, Alan Badmington a pris un jour la résolution de ne plus jamais éviter un mot ou une situation de parole. Cette règle simple mais essentielle lui a permis de se mettre en mouvement, d’affronter ce qu’il redoutait auparavant, de s’exercer, de gagner en compétence et en confiance…
D’autres ont choisi d’oser le bégaiement volontaire, affrontant ainsi la peur des blocages ou répétitions, les relativisant et s’enlevant ainsi une grande partie de la pression qui pesait sur leur parole.
Pour ma part, la première chose que j'ai pratiquée avec succès, c'est le maintien du contact visuel. En faisant cela, j'ai regardé mon bégaiement dans les yeux ou plutôt j'ai cessé de baisser les yeux devant lui. Ce simple changement a eu une influence sur mes pensées, mon attitude, ma communication et au final sur la manière dont moi et mon interlocuteur vivions les moments de bégaiement.
Bien choisie, une résolution vous permettra de dénouer l'écheveau complexe de votre bégaiement. En tirant sur un fil, vous allez dérouler un long bout de pelote, jusqu'à parvenir au noeud suivant pour lequel il vous faudra peut-être utiliser une autre résolution.
En effet, si vous arrivez à vous tenir à cette première résolution, vous pourrez éventuellement en ajouter d’autres durant l’année. Vous bénéficierez alors de la confiance accumulée par la poursuite réussie de la première.
Faites aussi attention de ne pas confondre objectif et bonne résolution. C'est une erreur classique, bande de petits scarabées écervelés (mais les scarabées ont-ils une cervelle ? Pléonasme ou rendondance ? Après la métaphore, je vais peut-être apprendre un nouveau mot grâce à cet article). Prenons un exemple. Vous voulez perdre du poids : c'est un objectif. Pour y parvenir, vous allez courir 2 fois par semaine : c'est une résolution.
Avec la résolution, nous sommes dans l'action. Si votre objectif est de ne plus vous évanouir chaque fois qu'un téléphone sonne près de vous, vous allez prendre par exemple la résolution de passer au moins 3 coups de fils par jour.
L'avantage des résolutions, c'est que vous avez chaque jour la chance de pouvoir les tenir. Et un échec n'est pas rédhibitoire. Comme le dit Gretchen Rubin dans son livre « Opération bonheur » : « J'essaie chaque jour d'appliquer mes bonnes résolutions. Parfois, je réussis, parfois j'échoue mais le matin je repars de zéro. »
Oui ? Une question dans le fond ? Quoi ? « Comment choisir ma résolution ? »
Bonne question !
Choisissez tout simplement celle qui aura pour vous le plus d’impact sur votre bégaiement, celle qui vous motivera le plus.
Ne choisissez pas forcément celle qui vous semble la plus facile. Nous verrons en effet qu’il est simple de rendre une tâche facile en se fixant des objectifs progressifs.
D'autres avant vous ont tenté et réussi leur voyage vers la fluidité et vous avez la chance de disposer ainsi d’une source d’inspiration pour puiser vos bonnes résolutions. La liste ci-dessous pourra vous aider. Elle est issue des expériences citées sur le blog, celles vécues par des personnes ayant réussi à se libérer du bégaiement. Pour chaque résolution, j’ai mis les liens vers les articles correspondant.
Cette année, je ferai un un exposé en classe pour parler de mon bégaiement. Voir ICI, LA et LA et encore LA.
Cette année, je passerai moi-même tous mes coups de téléphone
Cette année, je ne remplacerai plus un mot par un autre et je n’éviterai plus de situation de parole.
Cette année, j’utiliserai les techniques de fluence que j’ai apprises (respiration, articulation gestion des blocages) : ERASM, post-correction des blocages.
Cette année, j’oserai parler de mon bégaiement (voir aussi LA, le témoignage de Rika et celui de Patricia).
Cette année, je maintiendrai le contact visuel avec mon interlocuteur.
Cette année, j’oserai utiliser le bégaiement volontaire. Voir aussi ICI et LA.
Cette année, j’oserai aborder celui (celle) qui me plaît. Voir aussi ICI
Cette année, je ralentirai mon débit de parole
Cette année, je m’entraînerai pour préparer mes oraux et mes entretiens d’embauche (voir aussi ICI et LA):
Maintenant, nous allons voir comment tenir cette méga bonne résolution. Je vais vous présenter des moyens infaillibles, incroyablement simples, géniaux, qui ont merveilleusement fonctionné pour moi... Hein ? Quoi ? Ah, on me dit que mon temps est écoulé et que des scarabées écervelés ne peuvent pas assimiler plus pour l'instant. :-)
Bon... Je vais être sympa et vous donner quand même un premier conseil.
Un excellent moyen de tenir une résolution est de l'annoncer autour de vous. Comme cela, si vous ne la tenez pas, en plus de la culpabilité, vous serez honteux vis à vis de ceux devant lesquels vous vous étiez engagés :-). Et comme la honte est un moteur puissant pour les personnes qui bégaient, autant l'utiliser positivement pour agir, non ? Evidemment, il n'y a pas que la honte qui vous aidera; ceux qui seront au courant pourront vous encourager et vous remotiver. Vous pouvez l'annoncer à votre frère ou soeur, votre meilleur ami, votre orthophoniste, votre chéri(e)...
Comme vous êtes mes frères et soeurs, mes meilleurs amis, mes chéris et même mes thérapeutes, je commence : j'annonce publiquement ma résolution. Et comme je me permets de donner des conseils, j'ai intérêt à m'y tenir !
Mon objectif : abandonner tout contrôle sur ma parole, être dans le laisser-aller total et l'automatisation. Voici donc ma 1ère résolution 2013 pour y parvenir, celle qui aura pour moi le plus d'impact sur mon bégaiement résiduel : au moins 3 fois par jour, laisser sortir le bégaiement lorsqu'il survient, sans revenir en arrière et sans chercher à le masquer.
Bon, maintenant, vous ne me laissez pas tout seul ! Je vous invite à écrire dans les commentaires votre première résolution 2013 vis à vis de votre bégaiement.
Pour ceux qui ne bégaient pas, ce peut-être une résolution autour de la parole ou de leur communication. Ca serait d'ailleurs intéressant de voir en quoi un « non bègue » voudrait travailler sa parole.
Allez ! Bande de séquoias ! Embarquez avec moi, je suis sûr qu'on va s'éclater !
Laurent
7 commentaires:
Ma résolution à moi :
Ralentir mon débit, être plus cool en paroles et en gestes !
Merci pour cet article ! Il est super et motivant ! Bonne idée de raccrocher des liens à chaque résolution !
Rendez-vous fin 2013 pour un bilan, haha !
Merci Noëlle !
Voilà une bonne résolution et je note le rendez-vous ! :-)
Merci Laurent!
Bonne année!
Résolution 2013: laisser parler plus les autres. Ne pas dire plus que le nécessaire aux supérieurs hiérarchiques et laisser toute leur place aux patients surtout ceux qui sont sans langage oral...
Excellent post, Laurent, lucide et efficace. Je voudrais juste ajouter un p'tit quelque chose, si tu le permets, quelque chose qui me paraît en fait essentiel: d'accord pour une bonne résolution, c'est une excellente idée, mais il faut que ça fasse plaisir, il faut vraiment se réjouir à l'avance de ce qu'on va faire. Si c'est une corvée, c'est même pas la peine, on va s'ennuyer et on le fera pas très longtemps (les gens qui vont courir tous les jours, c'est un plaisir ! Ils en ont BESOIN !). Voilà, il faut que ce qu'on va faire soit un besoin.
Il faut prendre du plaisir à parler lentement, à moduler son rythme, à prendre son temps, il faut prendre du plaisir à regarder les gens dans les yeux, il faut prendre du plaisir à se visualiser fluide, etc...
Charlie.
Merci Ana et bonne année !
Sacrées résolutions : je pourrais aussi les prendre pour moi ! :-)
@Charlie : c'est une excellente remarque. Mais je suis partagé sur la réponse. Dans le cas du bégaiement, on doit parfois (souvent ?) faire des choses qui ne nous mettent pas à l'aise et dans lesquelles on n'attend pas de plaisir. Et pour prendre l'exemple de la course, de mon expérience personnelle, le plaisir ne vient qu'au bout d'un certain temps mais au départ, il n'est pas forcément là.
Je te rejoins donc sur le fait qu'une fois qu'on a choisi de faire quelque chose qui, a priori, est inconfortable pour nous, il faut chercher comment on peut y prendre du plaisir. Ou alors prendre ce plaisir sous forme d'une récompense que l'on s'accorde après avoir fait son exercice.
C'est un sujet hyper intéressant, merci de l'avoir lancé !
Comme tu vois, j'ai pris mon temps pour trouver quoi te répondre, et tout d'un coup j'ai trouvé un bon moyen de résumer ma pensée: je ne crois qu'à la création.
Et toute création, toute bonne création s'entend, se fait dans le plaisir, les artistes qui prétendent créer dans la souffrance omettent de préciser toute la joie, toute l'euphorie qu'ils éprouvent lorsque cela se passe bien (et puis peut-être aiment-ils souffrir, aussi ?!).
Guérir, trouver la fluidité, c'est se changer, c'est donc se recréer, nous sommes tous des créateurs de notre propre réalité (on en a déjà parlé) et si on garde bien présent à l'esprit qu'on est en train de se recréer (fluide) quand on applique telle ou telle bonne résolution, si on se souvient qu'on contrôle, qu'on dirige et qu'on crée sa vie, alors c'est gagné ! on est dans le plaisir parce que toute création est un plaisir!
Charlie !
salut laurent c betty
j ai de nouveau mes angoisses d assemblee generale mais je tiens le coup
ma resolution c Ralentir mon debit car je me repete tous les jours ce que tu ma appris RALENTIS RESPIRE SOURIS mais avec le stress du quotidien je n y arrive pas toujours
continues ce travail formidable que tu fais
notre rencontre via ton blog il y a maintenant plus de deux ans a change ma vie
MERCI
Enregistrer un commentaire