Anne-Marie
Simon, orthophoniste et fondatrice de l’Association Parole Bégaiement, va
publier le 14 mai un nouveau livre intitulé très simplement « Mon enfant
bégaie ».
Je
l’ai reçu lundi en avant-première et comme (exceptionnellement), il ne faisait
pas très beau dans le Sud, j’ai eu le temps de le lire pour vous en faire une
rapide présentation.
Avant
d’aller plus loin, je précise en toute transparence que je connais Anne-Marie
puisqu’elle a notamment participé à la relecture de « Conseils pour ceux qui bégaient ». Ceci peut donc influencer l’objectivité de mon
commentaire… Ces précautions étant prises, quoi que c’est qu’il raconte donc ce
petit bouquin ?
Comme son titre l’indique « mon enfant bégaie » s’adresse d’abord aux parents à la recherche d’informations. Comme il l’indique également (décidément, il est bien choisi ce titre), il traite du bégaiement de la petite enfance à la pré-adolescence. En gros de 2 à 14 ans. Les années lycée sont rapidement abordées mais comme le dit AM Simon, il faudra à cet âge s’orienter plutôt vers les réponses et solutions proposées aux adultes.
Comme son titre l’indique « mon enfant bégaie » s’adresse d’abord aux parents à la recherche d’informations. Comme il l’indique également (décidément, il est bien choisi ce titre), il traite du bégaiement de la petite enfance à la pré-adolescence. En gros de 2 à 14 ans. Les années lycée sont rapidement abordées mais comme le dit AM Simon, il faudra à cet âge s’orienter plutôt vers les réponses et solutions proposées aux adultes.
Le
livre est présenté sous la forme de réponses aux questions qu’on peut entendre
le plus souvent sur le bégaiement. Quelles en sont les causes ? Est-ce
héréditaire ? Quelle est la responsabilité des parents ? Des facteurs
tels que la précocité intellectuelle ou le bilinguisme peuvent ils provoquer le
bégaiement ? Dois-je en parler à mon enfant, aux enseignants ? Si oui
comment ? Qui consulter ? Etc…Ce qui fait l’originalité de ce livre,
c’est qu’outre ces questions générales, l’auteur propose aussi des réponses à
des questions très précises :
« En
quoi consistera un bilan orthophonique ? »
« J’ai
pris un rendez-vous avec un thérapeute du bégaiement et depuis mon enfant ne
bégaie plus. Dois-je maintenir ce rendez-vous ? »
« Mon
enfant bégaie à la maison mais pas en classe (ou l’inverse). Comment le
comprendre ? »
« Il
ne veut pas que j’intervienne auprès de ses professeurs. Que
faire ? »
…
En
une centaine de pages, Anne-Marie Simon apporte des réponses simples à ces
questions. J’ai particulièrement apprécié l’absence de jargon (les rares termes
un peu difficiles sont expliqués) et l’illustration par des exemples concrets
et apparemment vécus.
Le
livre est découpé en 3 sections principales : « Le bégaiement chez le
jeune enfant (2 à 5 ans) », « le bégaiement à l’école primaire (6 –
11 ans) » et « la pré-adolescence (11-14 ans) ». Cela se traduit
par certaines redondances car nombre de constats ou conseils sont communs aux 3
tranches d’âge. Les parents auront donc tout intérêt à aller directement à la
section qui concerne leur enfant.
En
tant que personne qui bégaie, je me suis reconnu dans le parcours décrit depuis
l’enfance jusqu’à l’adolescence : le développement de la honte et de la
peur de bégayer, le recours à l’évitement, la perte de confiance progressive en
sa parole puis en soi-même. On sent qu’AM Simon s’est vraiment imprégnée des
échanges qu’elle a pu avoir avec toutes les personnes bègues qu’elle a
rencontrées et continue à fréquenter dans le cadre de l’Association Parole
Bégaiement.
Au
fil de la lecture, j’ai souligné quelques formules que j’ai particulièrement
appréciées :
J’ai
bien aimé l’utilisation des facteurs 3 P pour expliquer le développement du
bégaiement : les facteurs qui peuvent Prédisposer
(génétique, bilinguisme, traits de caractère…) l’enfant à bégayer, ceux qui
peuvent Précipiter (événements
familiaux, stress, fatigue..) le bégaiement et ceux qui peuvent le faire Perdurer (ceux qui seront la cible de
la thérapie).
Sur
la recherche des causes du bégaiement et la culpabilité des parents : « Chercher le pourquoi de son trouble
est inutile et contre-productif (…) La bonne stratégie est donc de cesser
de se demander Pourquoi ? et de
chercher à savoir Que faire ? et Comment faire ? pour faire cesser le trouble. »
Sur
l’allègement de la pression, y compris temporelle : « Il faut fluidifier sa vie pour fluidifier sa parole. »
Sur
le comportement à adopter : « La
plupart des parents pensent donner de bons conseils à leur enfant en lui disant
soit de répéter ce qu’il a bégayé, soit de respirer un bon coup, soit de se
détendre. Parfois, impatient, un parent peut lui demander « que ça
sorte » ou finir la phrase à sa place. Ces attitudes sont très néfastes.
Acquérir le langage, c’est s’occuper de ce que l’autre va entendre, et non de
la façon dont on va le dire. C’est pourquoi vouloir attirer l’attention de l’enfant sur sa parole serait comme lui
demander de regarder ses pieds pour lui apprendre à marcher. Pour que ses petites jambes se mettent en
marche, il lui faut en face de lui deux bras tendus l’invitant à venir vers eux. »
Sur
l’accompagnement parental : « en
aidant l’enfant à rester lui-même, ouvert et joyeux, en lui apprenant à réagir
aux moqueries, à pouvoir parler de son bégaiement, à raconter ce qu’il vit et à
entreprendre ce qui lui paraît pourtant difficile, les parents éviteront à leur
enfant de s’isoler. »
Au
final, après avoir refermé ce livre, les parents sauront :
- quelles peuvent être les causes du bégaiement,
- quelles incidences cela peut avoir sur la vie et la construction de la personnalité de l’enfant,
- comment se comporter vis à vis de l’enfant mais aussi de l’entourage (enseignants, notamment),
- vers qui se tourner, sur quoi se portera la thérapie et comment l’accompagner.
Quelques
messages importants auront sans doute aussi été retenus : la nécessité de
ne pas prendre les choses à la légère et de consulter (sachant que la
consultation peut simplement déboucher sur des conseils d’accompagnement
parental), celle d’alléger la pression autour de l’enfant et d’éviter de se focaliser
sur son élocution, l’importance de développer sa confiance en lui… Et celui qui
sert peut-être de fil conducteur au livre : ne pas hésiter à en parler,
non seulement à l’enfant mais aussi à son entourage, à commencer par les
enseignants, pour créer un environnement le plus favorable possible à la
recherche et mise en oeuvre de solutions.
S’il
fallait faire un reproche, ce serait l’absence de référence aux blogs et forums
Internet, source importante aujourd’hui d’information et d’échanges, et l’oubli
impardonnable :-) de "Des fois, je bégaie" dans la bibliographie !
2 commentaires:
Merci Laurent pour l'info.
C'est une lecture que je propose volontiers aux parents.
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