Joe Kowan est un auteur-compositeur. Durant longtemps, il a écrit des chansons en ne les jouant que pour lui car il était mort de peur à l’idée de monter sur scène.
A 30 ans, il s’est résolu à le faire. Malheureusement, le trac l’a submergé et sa voix n’était qu’un tremblement. Comme il le dit avec humour : “En gros, tout mon corps était sur le point d’exploser et cet état n’est pas vraiment propice pour jouer de la musique folk…” Il a décidé de persévérer, d’y retourner chaque semaine mais cela ne s’améliorait pas.
Il a alors eu une révélation.
Plutôt que de vouloir combattre son trac, il a décidé de l’utiliser pour écrire une chanson qui exploiterait sa nervosité et dévoilerait au public ce qu’il ressentait. Et le plus merveilleux dans cette idée, c’est que plus il aurait le trac en l’interprétant, plus cette chanson sonnerait juste !
Comme le dit Joe “Avoir une chanson expliquant çe que je vivais, au moment où je le vivais, ça a permis au public d’y réfléchir. En pensant à mon public, en acceptant et en me servant de mon problème, j’ai pu saisir quelque chose qui m’empêchait de progresser, et en faire quelque chose qui était essentiel pour mon succès.
Cette chanson sur le trac m’a permis de dépasser cet énorme handicap, pile au début de ma prestation. Ca me permettait de “cracher le morceau”; ensuite je pouvais passer à autre chose et jouer le reste de mes chansons en étant un peu plus à l’aise. Puis, au fil du temps, je n’ai plus eu besoin de jouer la chanson sur le trac… Sauf quand je suis vraiment très nerveux.”
Cette chanson sur le trac m’a permis de dépasser cet énorme handicap, pile au début de ma prestation. Ca me permettait de “cracher le morceau”; ensuite je pouvais passer à autre chose et jouer le reste de mes chansons en étant un peu plus à l’aise. Puis, au fil du temps, je n’ai plus eu besoin de jouer la chanson sur le trac… Sauf quand je suis vraiment très nerveux.”
On retrouve là une situation bien connue des personnes qui bégaient : la pression qui monte avant une prise de parole parce qu’on a peur de bégayer. Elle ne nous aide pas, bien au contraire, et ne fait que renforcer nos “chances” de bégayer. Le stratagème de Joe, être transparent sur son malaise et le présenter avec humour, est souvent utilisé par les personnes qui bégaient. J’avais déjà cité dans un article du blog le cas de Silviano, qui devait prendre la parole à la fin d’une conférence et avait commencé par ces mots : “La bonne nouvelle, c’est que je suis le dernier orateur. La mauvaise, c’est que je bégaie donc Dieu seul sait le temps que ça prendra !” Ou encore de Jim lorsqu’il abordait une jeune fille “Bonjour Mademoiselle, je m’appelle Jim et je bégaie… Et plus la fille à qui je parle est jolie, plus je bégaie !”
Oui, vraiment, l’auto-dérision est une arme redoutable et “sortir le chat du sac” est un réel soulagement. Merci à Joe de si bien l’illustrer. Je vous laisse cliquer sur la vidéo pour découvrir son récit et les paroles de cette ingénieuse chanson. Je vous promets que vous allez passer un bon moment !
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