Elles se réunissent
chaque soir en ricanant, heureuses d’avoir saboté la journée d’une personne qui
bégaie. Elles ne cessent de chanter à votre oreille, sirènes maléfiques, pour
précipiter le naufrage de votre parole et de votre confiance.
Ce sont vos
principales ennemies, celles qui se dressent sur votre route vers la Fluence et
vous devez apprendre à les chasser, quitte à leur donner un bon coup de balai
sur la tête.
Dans cet article, je
ne vais pas vous les présenter : vous les connaissez. Je vais juste vous
demander de me suivre pour les observer d’un peu plus près…afin de mieux les
combattre…
Qui ? LES
SORCIERES DU BEGAIEMENT !!!
(Eclair fracassant !
Volet qui claque, ombres dans la nuit. Brrr…. Ce post est à lire un soir
d’orage, dans une maison vide, à la lueur d’une chandelle, à côté d’une fenêtre
qui grince…).
La plupart des citations de l’article sont issues du livre « Conseils pour ceux qui Bégaient », que j’ai traduit avec l’aide de Richard Parent, mon complice québécois. Pour rappel, les 28 contributeurs de cet ouvrage sont des thérapeutes américains du bégaiement ayant eux-mêmes bégayé.
Allez, zou ! Prenez vos flambeaux et suivez-moi, nous descendons dans la crypte.
La Peur
C’est la Veuve Noire, la Reine des Sorcières, la
chef de bande, la Matrice, celle qui dirige et alimente tout. La Peur et ses
puissants tentacules qui vous enlacent et vous retiennent : celle d’être
différent, d’être jugé, d’être imparfait, d’être rejeté…
La peur
nous submerge, nous tétanise, nous empêche d’avancer, nous pousse à
l’évitement, au repli sur soi. C’est elle qui fait grossir la fameuse partie
immergée de l’iceberg du bégaiement. Pour
rappel cette métaphore a été trouvée par Joseph Sheehan, un psychologue qui a
bégayé lui-même et a beaucoup travaillé sur la thérapie du bégaiement. Les
comportements de bégaiement visibles, ceux qui sont à la surface, au dessus de
l’eau (les répétitions, les blocages, les substitutions de mots et les efforts
physiques déployés pour parler) ne constituent que la pointe de l’iceberg. Les
parties les plus importantes, celles qui maintiennent le bégaiement, se cachent
dans les profondeurs : la peur, la honte, la culpabilité…
Je ne vais pas faire un long développement sur ce thème
et je citerai un seul chiffre. Savez-vous combien de fois le mot
« peur » apparaît dans « Conseils pour ceux qui bégaient » ?
160 ! Presque à chaque page ! Autant dire que le sujet est incontournable.
Voici un florilège des réflexions des contributeurs :
Honneur d’abord à
Joseph Sheehan : « Le
bégaiement est un conflit, un conflit bien spécial, entre l'action d'aller de
l'avant et celle de se retenir – un conflit de type "approche-évitement".
Tu veux t’exprimer mais, à cause de la peur, tu es déchiré par une force
contradictoire de retenue. »
« Tous les sujets bègues ont en commun deux sentiments très puissants et très inhibants : la Peur et l’Anxiété. C’est là que repose le cœur du problème. Si la peur du bégaiement peut être réduite, alors le bégaiement lui-même peut à coup sûr être réduit. » renchérit Margaret Rainey.
J. David Williams lui emboîte aussitôt le pas,
refusant de se laisser distancer par Miss Maggie : « La peur que vous en avez est l’aspect le plus perturbateur et le
plus difficile à traiter. En l’absence
de cette peur du bégaiement, vous n’auriez pas fait, en vain, tous ces efforts
pour le nier, le cacher et éviter sa manifestation. La peur nuit à la pensée
rationnelle et au comportement moteur volontaire, dont fait partie la parole.
Si votre peur du bégaiement atteint, à quelque moment que ce soit, un niveau
critique, il vous sera alors impossible de mettre en pratique toute technique
volontaire de modification de la parole; vous bégayerez alors, fort
probablement, aussi sévèrement qu’avant.
Il est donc
évident qu’un de vos principaux objectifs est d’apprendre à contenir cette peur
du bégaiement dans des limites contrôlables. Efforcez-vous de ne plus céder à
cette panique aveugle qui s’installait à l’approche d’une situation de parole
redoutée. À défaut de pouvoir faire table rase de vos vieilles et trop bien
conditionnées réactions de peur, vous pouvez vous exercer à passer outre. Il
est toujours préférable de vous laisser-aller à parler, même si vous bégayez,
que de demeurer silencieux par peur de bégayer. Cela vous donnera un peu plus
de courage pour la prochaine fois ! »
Très humblement, c’est aussi mon expérience. C’est
d’ailleurs le changement le plus notable entre aujourd’hui et il y a dix ans :
la peur a disparu. Ou plutôt la panique a disparu. Il reste parfois de
l’appréhension, et c’est normal, mais la terreur qui me tourmentait avant de décrocher un
téléphone s’est envolée. Pour l’expliquer, j’aime utiliser la métaphore de la
planche (copyright Emile Coué, il me semble). Si on vous demande de traverser
une planche posée à terre, vous allez peut-être faire un peu attention pour ne
pas marcher à côté mais tout se passera bien. En revanche, si la même planche
est posée entre deux immeubles à 30 mètres de haut, vous serez beaucoup moins
à l’aise et vous refuserez peut-être
même carrément de traverser ! C’est ce qui m’arrivait parfois. C’est ce
qui m’arrivait souvent. Mais à présent, j’ai l’impression que la planche est à un
mètre de hauteur et que, même si je tombe, je ne me ferai pas bien mal.
En résumé, je n’ai pas complètement dissous le
bégaiement mais j’ai dissous la peur. Et ça change tout. J’irai même jusqu’à
dire que cela a changé ma vie.
Voici donc quelques pistes pour dézinguer la
Sorcière en Chef :
La première, celle qui est le plus souvent citée,
c’est la confrontation : oser affronter sa peur pour mieux l’apprivoiser.
Il vous faut adopter ce mantra : « Si
tu fuis, elle te suit. Si tu fais face, elle s’efface». Les thérapeutes
sont unanimes sur ce point :
« Tout
programme de traitement du bégaiement devrait inclure la réduction des peurs
associées à des mots et des situations puisqu’elles constituent une grande
part des problèmes de toute personne bègue. Le seul moyen connu pour réduire
les peurs est de s'y confronter directement. Vous devez maintenant vous jeter
délibérément dans les situations et les mots que vous redoutez. Cela signifie
passer des appels téléphoniques, parler à plusieurs employés dans les magasins,
arrêter des passants et leur demander la direction de différents endroits, vous
adresser à des groupes et vous confronter à toutes vos autres situations
redoutées ». Lon L
Emerick
« La
peur et la gêne, deux émotions négatives assez courantes, sont connues pour
interférer avec la capacité de se concentrer et de « performer » dans
une activité. C'est vrai pour la parole comme pour le sport. (…) Intégrez dans
votre plan de thérapie des exercices pour vous désensibiliser au bégaiement et
aux émotions perturbantes. Vous n'éliminerez pas totalement vos réactions aux
événements qui déclenchent le stress chez vous mais vous pouvez apprendre à
réduire votre niveau de stress jusqu'à ce que la communication soit plus
gérable. C'est difficile d'essayer de parler et de mettre en oeuvre des
stratégies tant que le bégaiement et la peur semblent incontrôlables. La
plupart des personnes qui bégaient ont besoin des indications et du soutien
d'un orthophoniste durant cet aspect du « travail de changement. » Lois A.
Nelson
Miss Maggie vous exhorte même au
combat : « Ces
blocages peuvent aujourd’hui faire figure de monstres pour toi, mais tu peux
les changer en vulgaires épouvantails. Attaque-les ! Tu dois refuser de
laisser tes mots et tes peurs te contrôler. »
Je parle de sorcières
mais il y a aussi un démon : L’Evitement. Comme vous anticipez un échec et que vous ne
voulez pas être démasqué, vous décidez de reculer devant l’obstacle et de vous
défiler. Or, cela ne fait que renforcer un peu plus votre peur.
« Vous devez éliminer ou réduire de
façon drastique les évitements auxquels vous avez recours. Chaque fois que vous
substituez un mot à un autre, que vous utilisez un son ou un autre truc pour
initier la phonation, que vous retardez ou abandonnez une tentative de parler,
vous aggravez votre problème. Plutôt que de diminuer lorsqu’on les évite, les
peurs incubent et se développent. En évitant, on s’oblige à maintenir une
vigilance constante et à continuellement inventer de nouveaux moyens pour
éviter les mots, les interlocuteurs et les situations craintes. Cela
s’apparente à verser de l’eau dans un panier percé. » Lon L
Emerick
« L’évitement coutumier des situations de
parole et des mots craints ne vous mènera, à long terme, nulle part. (…) Plus
tôt vous abandonnerez votre comportement de retenue, mieux cela sera
C'est plus facile à dire qu'à faire mais cela peut être accompli. J'ai
découvert qu'en affrontant mes peurs graduellement
j'étais capable d'atteindre un tel objectif, et j'ai connu d'autres personnes
bègues qui se sont "jetées" elles-mêmes dans des confrontations
similaires. Utilisez le rythme qui vous convient le mieux, mais engagez-vous,
d'une façon ou d'une autre dans ces confrontations avec vos "peurs de la
parole". Il y aura
des périodes ou vous serez incapable d'affronter les peurs inhérentes à
différentes situations, mais persévérez. N'abandonnez pas ! Continuez à
affronter vos peurs aussi souvent que vous le pouvez. En plus de la
tranquillité d'esprit que vous développerez, vous deviendrez aussi plus fluide
dans votre parole. Vous découvrirez que vous produisez moins de bégaiements et
que le bégaiement ne sera jamais aussi sévère qu'il était avant votre
confrontation.
Affrontez
vos peurs aussi souvent et aussi régulièrement que vous pouvez. N'abandonnez
pas si vous rebroussez chemin ; essayez d'aller "bille-en-tête » vers
ces situations redoutées. Quand vous pourrez faire cela avec une certaine
régularité, vous découvrirez sans doute qu'une nouvelle vie vous attend. »
Sol
Adler
D’autres techniques,
comme la visualisation positive, par exemple, peuvent aussi vous aider. Pour
mémoire, ce sujet a déjà été traité sur le blog.
A vous de trouver ce
qui vous convient le mieux.
La Dissimulation
Toujours piloté par la peur, vous êtes devenu
expert en dissimulation. Votre obsession : ne surtout pas montrer votre
bégaiement.
Tim Mc Keesey, orthophoniste et « ancien « bègue, expliquait qu’il avait l’impression "d’être un flic infiltré dans un mafia", vivant avec l’angoisse permanente d’être découvert.
Margaret Rainey décrit aussi bien ce sentiment : « Je faisais l’erreur d’utiliser tous les trucs possibles pour prétendre parler normalement mais aucun de ces trucs ne fonctionnait longtemps. J’accumulais les échecs et, après des années d’agonie, j’ai finalement découvert qu’il était temps de faire face. Pourquoi continuer plus longtemps à essayer d’éviter et camoufler le bégaiement ? Qui essayais-je de tromper ? Je savais que je bégayais et ceux qui m’écoutaient le savaient aussi. J’ai finalement pris le temps de me demander pourquoi je devrais continuer à si mal combattre mes vieux sentiments destructeurs. J’ai entrepris d’observer ces sentiments et quand j’ai commencé à les accepter ainsi que mon bégaiement, j’ai également commencé à réussir à parler. Ce qui est intéressant, c’est de voir combien mes vieilles habitudes de lutte étaient difficiles à abandonner. C’était comme si je tenais un tigre enragé par la queue et que je n’osais pas le lâcher. »
Plus vous
dissimulerez, plus vous ferez des choses pour ne pas bégayer, plus votre
bégaiement se renforcera. Exposez-le, il craint la lumière. Et l’énergie et
votre temps de cerveau consacrés à le dissimuler seront bien plus utiles pour
d’autres tâches. Apprenez donc :
- à le laisser sortir
pour mieux le modifier.
- à en parler
ouvertement.
Joseph Sheehan en est aussi convaincu :
« Oui,
tu peux t’en sortir. Aussi longtemps que tu accueilleras chaque moment de
bégaiement avec honte, haine et culpabilité, tu ressentiras la peur et tu
voudras éviter de parler. Cette peur, cet évitement et cette culpabilité ne
pourront qu’engendrer encore plus de bégaiement, instaurant ainsi un cycle sans
fin. La plupart des thérapies traditionnelles ont échoué à briser ce triangle
vicieux justement parce qu’elles tentaient de prévenir ou d’éliminer
l’apparition du bégaiement découlant de la peur. Tu réussiras mieux en
réduisant ta honte, ta culpabilité et ta haine du bégaiement, lesquelles sont
les causes immédiates de la peur. (…)
Si tu en as le
courage, tu peux faire quelque chose contre cette peur. Tu peux être
transparent vis-à-vis de ton bégaiement, l’exposer davantage à la surface. Tu
peux apprendre à foncer et à parler, à te laisser aller malgré la présence de
la peur. En d’autres mots, tu peux être toi-même. Tu te débarrasseras alors de
l'insécurité qui survient toujours quand on veut se faire passer pour ce qu’on
n’est pas. Tu réduiras la partie immergée de l’iceberg. Car il s’agit bien de
la partie qui doit fondre en premier. En étant toi-même, en étant ouvert sur
ton bégaiement, tu réduiras considérablement cette tension que tu subis. »
Larry Molt évoque aussi ce courage
nécessaire : « le courage est
l’ennemi juré du bégaiement. Nos peurs et nos échecs le font prospérer et
celui-ci sort vainqueur chaque fois que, lorsque nous rencontrons quelqu'un,
nous voulons jouer à "cacher le bégaiement". Je l’ai fait et je parie
que vous avez vous-mêmes joué à ce jeu : substituer les mots, changer ce
que vous vouliez dire, ne pas dire tout ce que vous vouliez dire et faire appel
à tous ces trucs que vous avez mis au point pour "camoufler" votre
bégaiement. Nous avons tous fait cela avec le vain espoir d’empêcher notre
interlocuteur de découvrir cette horrible et honteuse vérité, à savoir que nous
bégayons. Bien sûr, ce n’est ni horrible ni honteux pour eux; une telle
connotation est d’abord et avant tout dans notre esprit. Et
qu’avons-nous gagné si nous avons réussi à camoufler le bégaiement sans qu’ils
s'en rendent compte ? Rien du tout puisque nous serons obligés de poursuivre ce
jeu chaque fois que nous rencontrerons
cette personne, jusqu’au jour où la vérité se révélera, forcément, d’elle-même.
Malheureusement, la pression augmente chaque fois que nous nous prêtons à ce
jeu. Cacher le bégaiement signifie capituler devant la peur et la honte, avec
pour seule conséquence de nourrir la froideur des profondeurs. »
Une façon de mettre un terme à ce jeu de
"cache-cache bégaiement" consiste donc à faire savoir à notre
interlocuteur, le plus tôt possible, que nous bégayons. Le fait de le divulguer
diminue généralement, et de façon substantielle, la tension. Vous allez arrêter
de vous contorsionner pour dissimuler votre pamplemousse .
Et si vous avez quelques accrochages, notre interlocuteur saura alors ce qui se
passe.
Parce que, d’un côté,
il y a celui qui laisse passer la fille qui lui plaît et de l’autre il y a
Mark, notre champion du monde, qui a parfaitement appliqué les conseils donnés
ci-dessus :
« Bonjour Mademoiselle, je m’appelle Mark et je bégaie. Et je
voulais vous prévenir que plus mon interlocutrice est jolie, plus je
bégaie. » :-)
La Tension :
C’est la
partie visible de l’iceberg, la
manifestation physique de la peur et de vos tentatives de dissimulation. Parce
que ces sorcières sont aussi des poupées russes. La plus visible est la Tension.
Si vous la dévissez, vous trouverez une autre poupée à l’intérieur : la Dissimulation.
Et dans le ventre de la Dissimulation se cache la plus petite mais aussi la
plus denses des poupée : la Peur, le cœur du réacteur.
En
réduisant la Peur et la Dissimulation, vous allez donc mécaniquement réduire les
manifestations de tension, comme l’explique James L. Aten : « Invariablement, la personne qui
bégaie sur-réagit à ses erreurs. Elle redoute leur apparition, se contracte et
se sent impuissante. Lorsque la tension est au plus haut, le flux de la parole
s’arrête ou ne démarre pas. Comme vous continuez à avoir ces moments de
tension, différents de ce que les autres orateurs peuvent vivre, votre peur
augmente pour atteindre des niveaux de plus en plus élevés. Vous basculez dans
la terreur et évitez peut-être même de parler. Beaucoup de bègues savent que la
peur et la tension sont leurs plus grandes ennemies. Pour gagner la bataille
contre le bégaiement, elles doivent être progressivement éliminées. »
Et ce
travail sur vos émotions et comportements peut aussi être accompagné par des
techniques de fluence qui vous permettront de passer en douceur les tensions
résiduelles. Car, il restera toujours des moments de stress plus élevé ou de
fatigue. Dans ces cas-là, il faut simplement apprendre à changer vos habitudes.
Remplacer le réflexe de forçage ou vos vieux trucs de masquage par un réflexe
de décontraction, de relâchement. C’est ce que vous explique Lon L.
Emerick : « Essayez de bégayer
avec moins d’effort et ouvertement. En réalité, le meilleur conseil que je puisse
vous donner est d’apprendre à mieux bégayer, avec un minimum de tension et
d’empressement. »
Ou encore James L.
Aten : « Vous devez apprendre à remplacer les
mouvements brusques, tendus et forcés par d'autres plus tranquilles, plus
lents, plus relâchés. Typiquement, la tension se situe dans votre poitrine et
votre respiration, votre gorge et vos cordes vocales, votre mâchoire, vos
lèvres et votre langue. »
Je
confirme : un bégaiement relâché est beaucoup plus agréable qu’un
bégaiement masqué, une grimace, une
onomatopée ou un passage en force. Mais j’avoue aussi que j’ai encore du mal à
le faire… Cela fera partie de mes bonnes résolutions pour 2014 ! :-)
Pour
apprendre à traverser en douceur vos moments de bégaiement, les orthophonistes
peuvent vous proposer de nombreuses techniques : le bégaiement lent,
l’Erasm, le pull-out…Si cela vous intéresse, certaines sont présentées sur le
blog. Je vous laisse chercher.
La
relaxation, la sophrologie ou la méditation, très en vogue actuellement,
peuvent également vous aider à mieux prendre conscience des tensions dans votre
corps et à savoir les relâcher. Vous pouvez même trouver sur Internet ou dans
le commerce des enregistrements audio où vous serez guidés par une voix
apaisante. Livres, vidéos et cours ne manquent pas sur le sujet, vous devriez
donc trouver votre bonheur. Il y en a même pour les enfants (une ortho m’a
conseillé « calme et attentif comme une grenouille » )
Ceux qui
pratiquent régulièrement la relaxation et la méditation disent acquérir un
réflexe de perception des tensions, qui les aide tout au long de leur journée. Des
études montrent aussi que cela a des effets bénéfiques sur le stress, lapression artérielle, la créativité, les fonctions cognitives…
C’est
tout le bien que je vous souhaite.
La Solitude :
La Peur, L’évitement
et la Dissimulation chassent en meute avec une tactique imparable : vous
isoler du troupeau pour mieux vous dévorer. Alors, de grâce, ne vous repliez
pas sur vous-mêmes et cessez de ruminer dans votre chambre. Ne laissez pas le
bégaiement vous couper du monde car ce sera sa plus grande victoire.
Déjouez les plans de
ces sorcières : contactez une association, poussez la porte d’un groupe de
self-help, connectez-vous sur les réseaux sociaux…. La meute restera à
distance, vous passerez de bons moments et vous développerez vos habiletés
sociales. Et arrêtez de vous dire :
« oui mais moi, je ne suis pas vraiment bègue » parce que :
1) vous lisez ces lignes
2) les autres « bègues » ne se résument pas
à cela, tout comme vous. Le bégaiement n’est qu’une de leurs caractéristiques
et ce sont aussi des personnes à découvrir avec toute leur diversité, leurs
talents et leurs richesses. Vous les connaîtrez par le bégaiement mais vous
sympathiserez avec eux pour bien d’autres raisons.
Quelques
pistes pour dézinguer cette sorcière :
Les groupes deself-help
La page facebookGoodbye Bégaiement https://www.facebook.com/GoodbyeBegaiement
La page facebookGoodbye Bégaiement https://www.facebook.com/GoodbyeBegaiement
Et le dernier né,
créé cette semaine, qui connaît un démarrage époustouflant : « Le Cercle très Privé des Personnes qui Bégayent », un groupe privé Facebook
qui permet aux personnes qui bégaient d’échanger entre elles. Je vous invite
vraiment à aller y faire un tour : vous ferez le plein de chaleur et
d’énergie. !
Ecoutez ce que dit Walt Manning, orthophoniste et « ancien »
bègue : « Plutôt que de
le considérer comme mon démon, j’en suis venu à voir mon bégaiement comme un
actif, quelque chose qui m’a amené en des endroits excitants, qui m’a offert
des opportunités de croissance et qui me permit de rencontrer des êtres
merveilleux que je n’aurais autrement jamais rencontrés. Depuis des années,
j’ai entendu d’autres personnes qui bégaient faire les mêmes commentaires, et
je sais quelles le pensaient vraiment. »
Je confirme : grâce au bégaiement, j’ai fait des
rencontres magiques et découvert des personnes que je n’aurais sans doute jamais
rencontrées. Certaines sont devenues des amies, d'autres n'ont fait que croiser mon chemin. Peu importe : le moment
a existé et chaque fois c’est une dose supplémentaire de chaleur humaine et
d’énergie dans le moteur.
Mes Sorcières
se sont enfuies et j’ai trouvé mes Muses.
Laurent
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