25 juil. 2011

Des nouvelles de PAM... Sans son pamplemousse mais avec une belle histoire.

Récemment, je vous ai présenté PAM, une bloggeuse américaine qui s’implique beaucoup dans la sensibilisation du grand public au bégaiement. Mais si ! PAM ! Le pamplemousse ! Je remets le lien pour les nouveaux arrivants ou les Alzheimers précoces.

PAM fait donc régulièrement des interventions pour expliquer ce qu’est le bégaiement. Pour illustrer combien ce type de témoignage est important et l’impact que cela peut avoir, je vous ai traduit un article récent où elle raconte comment elle a été amenée à témoigner dans sa propre école (elle est conseillère d’orientation) devant des élèves infirmiers… Le résultat a été assez étonnant ! Voici la traduction de son témoignage.

Début de la traduction.....................................................................................................

Hier, j’ai vécu dans mon école une super expérience que je voudrais vous faire partager. Il y a deux semaines, j’ai animé dans une bibliothèque un atelier intitulé “Discussion non-royale sur le bégaiement : les leçons du Discours d’un Roi." C’était gratuit et ouvert à tous et près de 50 personnes étaient venues. Parmi elles, il y avait une de mes collègues, qui avait vu le film, savait que je bégayais et était vraiment intéressée pour en savoir plus. Elle avait aussi amené sa mère.

Elle est venue me voir le lendemain et m’a demandé si je pourrais faire une présentation devant la classe d’élèves-infirmiers. Elle pensait que, pour des étudiants se préparant à travailler dans le mileu médical, ce pourrait être bien d’entendre cette information de la bouche de quelqu’un vivant cela au quotidien. J’étais nerveuse mais j’ai accepté.

J’ai légèrement changé la présentation pour l’adapter à mon auditoire mais pensais qu’elle serait très similaire à celle que j’avais déjà faite. Je n’avais donc pas grand chose à préparer.
J’ai commencé en leur demandant combien d’entre eux avaient vu le film... ZERO ! Il faut dire que ce cours est une formation continue, ce sont tous des adultes qui travaillent et ont des familles et ils suivent une formation de dix mois très intensive et exigeante : ils ont donc peu de temps pour respirer, alors ne parlons même pas d’aller au cinéma.

J’ai donc rapidement changé mon fusil d’épaule et j’ai commencé à raconter MON histoire, en espérant ne pas les faire bâiller d’ennui. J’ai parlé de mes années de dissimulation, pourquoi j’avais choisi d’agir ainsi, de mes sentiments de honte et de ma réticence à montrer la moindre émotion et vunérabilité, en plus d’en parler publiquement. J’ai aussi raconté comment j’ai été licenciée. Il y a eu un moment de stupeur, ils voulaient savoir si ce n’était pas illégal, etc. L’émotion a commencé à me gagner et un des professeurs m’a passé une boîte de Kleenex !

Ensuite, j’ai expliqué que ma famille n’avait jamais parlé avec moi de mon bégaiement, et que c’était donc toujours difficile d’en parler. J’ai dit combien ma vie avait profondément changé lorsque que j’ai été licenciée et comment j’ai décidé que je n’allais plus jamais faire semblant. Que j’allais ME révéler.

On aurait pu entendre une mouche voler. J’ai entendu quelques reniflements. A un moment, j’ai demandé si quelqu’un connaissait une personne qui bégayait ou si quelqu’un bégayait. Une jeune femme d’une vingtaine d’années a levé la main et dit : “Je bégaie” et les larmes coulaient sur son visage.
J’ai demandé si sa classe le savait (ils la regardaient tous) et elle a répondu que non, pas jusqu’à maintenant.
Ses camarades l’ont alors applaudie. Une fille a dit “Je m’en doutais, mais tu es toujours si discrète, je n’étais pas sûre”. Les autres hochaient la tête et la fille qui s’était dévoilée souriait et semblait se sentir bien.

J’ai ensuite décrit les différentes manières dont le bégaiement se manifestait et lorsque j’ai expliqué que parfois les gens utilisaient des mots bouche-trous et que j’avais l’habitude de le faire auparavant, une autre main s’est levée et une dame a dit “Oh mon Dieu ! C’est exactement ce que mon fils de 14 ans fait tout le temps. Peut-être qu’il bégaie. Je n’arrête pas de lui dire de ralentir, de prendre une grande respiration”, et elle m’a demandé ce que j’en pensais. J’ai souri et dit que généralement cela ne nous aidait pas.
Elle a semblé inquiète et a demandé : “Est-ce que j’ai aggravé les choses ?”. Je lui ai répondu ”On fait ce qu’on peut !” Elle m’a dit qu’elle allait en parler à son fils. Elle a murmuré : “Merci.”

Nous approchions de la fin et manquions de temps. Nous n’avions pas du tout parlé du film. Je leur ai montré 1 minute de la bande annonce. Ils sont restés dix minutes de plus, ce que, selon le prof, ils n’avaient JAMAIS fait. Et ils m’ont chaleureusement applaudie à la fin.

Plusieurs sont venus me voir en privé : une autre jeune femme a admis qu’elle bégayait et était dyslexique mais ne l’avait dit à personne, et qu’elle “me comprenait”. Elle m’a dit qu’elle s’était toujours sentie à part mais s’était instantanément retrouvée dans mon histoire dès que j’avais commencé à la raconter. Elle s'est mise à pleurer et m’a dit qu’elle n’avait jamais vu quelque chose d’aussi courageux qu’une prof racontant son histoire dans sa propre école. Elle n’arrêtait pas de répéter : “Je vous comprends.”

Qui aurait pu penser cela ? 40 étudiants dans cette classe, 2 qui bégaient et une qui a un enfant qui bégaie.

C’était un WAOUH moment pour moi et je voulais vous le faire partager !

Fin de la traduction...............................................................................

La morale de l’histoire : chaque fois que vous parlez ouvertement de votre bégaiement, cela vous aide et peut aussi aider directement ou indirectement d’autres personnes qui bégaient. Alors n'hésitez plus !

En P.S, le petit jeu de l'été :

Les initiales du monsieur qui pose à côté de Pam sont :
1. MJ ?   2. DS ?   3. DSK ?

Lien vers l’article original

Et n'oubliez pas d'aimer, d'adorer, d'idolâtrer la page Facebook Goodbye Bégaiement (plus que 8 et on est 300) !

5 commentaires:

Laurent L. a dit…

La Journée Mondiale du Bégaiement, c'est en octobre, ça vous laisse plus de 2 mois pour préparer votre témoignage :-)

Redac'Ortho a dit…

super témoignage!!
on a bien fait de ne pas te donner d'idée de messages de blogs... tu t'en sors très bien tout seul

merci Laurent

Edouard a dit…

Merci! l'article est vraiment emouvant et plein de conseils.

Pauline a dit…

Magnifique témoignage! Merci Laurent pour cet article :)
J'avais déjà écouté Pam à plusieurs reprises sur le site http://stuttertalk.com/ et je me reconnais beaucoup dans ce qu'elle dit, surtout sur le bégaiement masqué.

Laurent L. a dit…

Merci à tous les 3 pour vos commentaires, je suis content que ce témoignage vous touche comme il m'a touché.

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