26 nov. 2011

Les exploits sportifs ont contribué à me sortir du bégaiement

C'est toujours un plaisir de vous présenter un nouveau texte d'Alan Badmington. Alan occupe une place essentielle dans mon parcours (voir sa présentation ICI) et j'ai la chance de pouvoir lire régulièrement sa prose sur un forum que nous fréquentons tous les deux. Il est toujours positif, sait conseiller, éclairer et trouver les mots justes tout en restant humble. C'est vraiment un personnage précieux et attachant.
Dans cet article, il nous explique comment il a su qu'il était possible de surmonter son bégaiement.

Comme d'habitude, la traduction est de Richard Parent, la machine à traduire québécoise.

Juste un dernier mot pour vous dire qu'Alan a été MON Roger Bannister. Vous comprendrez ce que je veux dire en lisant ce qui suit.



Les exploits sportifs ont contribué à me sortir du bégaiement

Par Alan Badmington


Le 6 mai 1954, un étudiant britannique en médecine, Roger Bannister, fut le premier à courir le mile en moins de quatre minutes. Depuis de longues années, un tel exploit paraissait impossible – plusieurs ayant essayé, sans succès. Mais dès l’instant où cette barrière mythique fut franchie, la mentalité des athlètes de par le monde changea soudainement. Ils avaient maintenant la preuve qu’on pouvait y arriver. Il ne fallut pas longtemps pour que d’autres réalisent régulièrement la même performance. Tel est le pouvoir des croyances.

Avançons dans le temps de 45 ans, jusqu’à ce 1er avril 2000 où j’entendis un individu qui bégayait raconter qu’il avait remporté plusieurs trophées de compétitions d’art oratoire face à des orateurs fluents. Ce moment fut tellement crucial pour moi que la date est indélébile de ma mémoire. Avant d’entendre son histoire, j’étais convaincu que parler en public excédait les capacités d’une PQB. C’est que, voyez-vous, un plein catalogue d’expériences pénibles nourrissait ma croyance que je ne pourrais jamais relever un tel défi. Cette croyance personnelle venait de subir une transformation radicale.

Cet homme que j’entendis parler avec un tel enthousiasme sur la façon dont il avait embrassé avec succès l’art oratoire devint MON Roger Bannister. Il m’ouvrit les yeux sur ce que je n’aurais jamais osé imaginer. Pour la première fois de ma vie, je me surpris à penser (et à espérer) pouvoir faire quelque chose de semblable. Cette rencontre fortuite allait semer les graines d’une nouvelle croyance tellement forte qu’elle changea le cours de ma vie.

Inspiré par cet exemple, je rejoignis l’Association britannique des Speakers Clubs, mouvement dérivé des Toastmasters International. Ces clubs me fournirent de multiples occasions de parler dans différentes situations. Je gagnai progressivement en confiance et en stature. Mon large vocabulaire (enrichi par toute une vie à substituer des mots) s’avéra d’un incroyable secours lors de la rédaction de mes discours. Peu de temps après, c’était à mon tour de « repartir avec l’argenterie (NdT : allusion aux trophées remportés par Alan dans les concours d'éloquence). »

Mes nouvelles prouesses oratoires me motivèrent à relever des défis dans d’autres sphères d’activités. Au cours des 10 dernières années, je me suis impliqué dans une suite quasi-ininterrompue de discours afin d’accroître la connaissance du public sur le bégaiement. De plus, j’ai fait des exposés à des étudiants en orthophonie de plusieurs universités américaines ; j’ai participé à des programmes radiophoniques sur les habiletés de communication; j’ai été maître de cérémonie lors d’un concert de charité; j’ai diverti un auditoire après un repas, en plus de remplir d’autres engagements sur trois continents. Parler en public occupe maintenant une place de choix et des plus excitantes dans ma vie.

Nos croyances et nos préjugés dictent le scénario de nos vies – ils définissent également les frontières de ce que nous pouvons accomplir. À partir du moment où je renonçai à cette vieille image que je me faisais de moi-même, je découvris d’incroyables occasions de progresser. Hélas, si nous n’affrontons pas ces croyances qui nous limitent, ces dernières continueront à nous limiter, à nuire à notre progression.

Si on veut progresser dans la vie, dans quelque domaine que ce soit, nous devons prendre des risques – et pas seulement en relation avec notre parole. Pour progresser, il nous faudra affronter l’incertitude en empruntant des voies qui engendreront une certaine crainte. Tout comme la tortue, on ne peut avancer que lorsqu’on sort la tête de sa carapace. À moins de nous placer dans des situations plus exigeantes, nous ne pourrons faire éclore notre véritable valeur.

La peur et le doute ne peuvent que saboter nos espoirs et nos aspirations. On doit tout faire pour profiter, pour jouir le plus largement possible de ce que la vie a à nous offrir. Certes, nous ne bénéficions pas tous de compétences égales – certains d’entre nous rencontreront sur leur chemin plus d’obstacles que d’autres. Bien que nous ne puissions pas tous imiter Roger Bannister en pulvérisant des records mondiaux, nous devons nous efforcer d’exploiter le maximum de notre potentiel afin d’accomplir le meilleur de nous-mêmes.


Traduit de « Sporting Milestone Helps To Set My Stutter On Right Track”, par Alan Badmington, août 2011.

Vous pouvez télécharger sur ce lien la version PDF de cette traduction.

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