31 mars 2011

6 conseils pour vos oraux, entretiens ou présentations : comment dépasser vos peurs grâce à Platon et Lorie !

Les personnes qui bégaient connaissent bien la peur et l’angoisse qui peuvent précéder une prise de parole. La scène d’ouverture du «Discours d’un roi» en est la parfaite illustration. Pas besoin pourtant de devoir parler devant un stade entier pour éprouver cette frayeur qui peut frôler la panique : un tour de table dans une réunion, un appel téléphonique à passer… Voilà des situations banales mais suffisantes pour atteindre des niveaux d’angoisse difficilement compréhensibles par les personnes qui ne bégaient pas.

J’avais pris l’habitude de tenir un journal sur mon bégaiement. J’y notais mes expériences et particulièrement mes sensations et mes pensées avant et pendant des épisodes difficiles. Après relecture, je me suis rendu compte que le processus était toujours le même. Voici ce que j’écrivais en 2004


« Essayons de démonter le mécanisme en repassant le film au ralenti. Que se passe t’il exactement ? Le schéma est toujours à peu près le même. Je me dis que je dois téléphoner et les croyances surgissent (à ce stade, ce sont même des convictions). Je crois que je vais me planter, que je vais buter sur un mot ou plusieurs, que mes interlocuteurs vont être perturbés, qu'ils vont s'agacer, me juger... Je passe alors automatiquement et instantanément en mode «bégaiement».


Une vague part du sternum, me comprime la poitrine et me bloque la trachée. Je commence une plongée en apnée. Ma tête est comme privée d’oxygène et je me retrouve enfermé dans une cage d’angoisse. Je suis dans une pièce minuscule où règne une insécurité totale. Je suis étourdi, j’ai l’impression de respirer à moitié, que mes poumons ne s’ouvrent pas suffisamment. J'ai légèrement mal à la tête, une sensation inconfortable de chaleur dans le haut du corps, l'impression que mes poumons ne s'ouvrent qu'à moitié.

Ensuite vient le blocage : un clapet se referme en haut de ma trachée et l’air ne circule plus : il ne sort pas mais n’entre pas non plus. En fait, il y a deux niveaux de blocage : en haut de la trachée, donc, et à l’endroit du sternum. Dans les pires moments, je ressens une sorte de vide très étrange, comme une absence temporaire de perception de l'environnement où plus rien d'autre ne compterait que de sortir ce mot ou cette phrase…»

On voit dans cette description qu’en plus d’être inconfortables, ces pensées sont particulièrement nocives pour notre élocution et contribuent à aggraver notre bégaiement. Elles sont nocives car elles engendrent des comportements et des manifestations physiques qui nuisent à notre fluidité. Pas besoin d'être bègue pour connaître cela, vous avez sans doute vécu aussi des expériences similaires, à commencer par cette poésie que vous saviez par coeur à la maison et que vous avez balbutié devant la maîtresse…

C’est la même peur qui fait trembler le bras du tennisman qui sert pour le match ou vomir la comédienne avant d’entrer sur scène. Pour illustrer combien cela peut impacter nos performances, Malcom Fraser (fondateur de la Stuttering Foundation of America et rédacteur d’«une auto-thérapie pour les personnes qui bégaient») utilisait une allégorie particulièrement parlante. La voici :

«Posez une planche par terre et marchez dessus. Pas de souci. Maintenant, prenez cette même planche et posez là entre deux immeubles à 50 mètres de hauteur. Votre marche va être beaucoup moins fluide et naturelle, vous ne croyez pas ? Pourtant, vous avez toujours vos deux jambes et la planche a les mêmes dimensions que précédemment. Qu’est-ce qui fait la différence, à votre avis ? La peur bien sûr, la peur de tomber, de vous faire mal. Le danger. C’est exactement pareil lorsque vous parlez seul devant votre glace ou devant un auditoire.»

Si nos émotions influent sur notre bégaiement (je n’ai pas dit qu’elles étaient à son origine...), il est donc important d’apprendre à les gérer au mieux. Et la bonne nouvelle est que cela est possible. Comme le disait l’américain William James, médecin, philosophe et un des pères de la psychologie moderne : "La plus grande découverte de l'humanité est que tout homme peut changer sa vie en changeant son état d'esprit".

Dans ce post, je vais donc vous donner 6 conseils (j’en avais 10 mais le post aurait vraiment été trop long) pour gérer votre stress et aborder une prise de parole dans les meilleures conditions. Ce sont des idées simples à mettre en oeuvre que j’ai pu tester moi-même ou que d’autres ont partagé. J’espère que cela vous inspirera et vous aidera avant un oral, un entretien d’embauche, un rendez-vous amoureux, une présentation en public, un appel téléphonique et de manière plus générale et durable dans votre chemin vers la fluidité.

Je préviens à l’avance les âmes sensibles que, pour les besoins de l’exposé, je vais devoir citer Platon (le philosophe), Paulo Coelho (l’écrivain-philosophe) et Lorie (la chanteuse-philosophe). Avant de poursuivre, mettez-vous dans l’ambiance : vous venez d’apprendre que vous devez faire une présentation importante dans une semaine. Aussitôt, une digue se rompt et une marée noire et gluante de pensées négatives surgit, vous encercle et vous submerge. Vous la voyez ? Oui ? Alors, stop ! Voici ce que vous pouvez faire.



Conseil n° 1 : Prenez conscience de la toxicité de vos pensées

Dire que les pensées font mal n’est pas un vain mot. Une étude récente utilisant l’IRM montre que les mêmes zones du cerveau sont activées quand vous vous brûlez avec du café ou lorsque vous repensez à un chagrin d’amour. En d’autres termes, le cerveau ne fait pas la différence entre une douleur physique et une douleur émotionnelle. Vos pensées négatives sont réellement toxiques et vous devez les éliminer.

Pour vous en souvenir, voici un truc tout simple donné par Paulo Coelho dans son livre Maktub (oui, bon, moi aussi j’ai eu ma période Paulo Coelho….). Il explique qu’il est nécessaire de déplacer la douleur sur le plan physique afin de percevoir le mal qu’elle nous cause. « Enfonce l’ongle de ton index dans ton pouce chaque fois qu’une pensée te fait du mal : si tu fais en sorte que les pensées négatives se manifestent sous forme de douleur physique, tu comprendras mieux le mal qu’elles te causent. Alors, tu parviendras à les éviter.»

Alors, 1er conseil : chaque fois que vous pensez « Je suis un gros nul incapable de dire ce que je veux », pincez-vous un bon coup, ça devrait vite vous passer.

Autre idée donnée par l’ami Paulo pour bien prendre conscience que ces pensées nous nuisent : leur donner un visage. « Il suffit de placer toutes tes angoisses, tes peurs, tes déceptions, dans un être invisible qui se tient à ta gauche. Il tient le rôle du « vilain » de ton existence, te suggérant sans cesse des attitudes ou des sentiments mauvais pour toi. Une fois créé ce personnage, il est facile de ne pas suivre ses conseils. » Moi mon vilain, il a la tête de hareng d'Acidenitrix (cf l’album d’Astérix « Le grand fossé »). Bah, je peux vous dire que ça marche !




Conseil n° 2 : utilisez les 3 tamis de Platon !

Je garde un souvenir douloureux du père Platon. Pour préparer une rentrée étudiante, j’avais dû me taper durant l’été 3 ou 4 livres de philo, dont « la République. ». Comme souvenirs de vacances, il y a mieux… Ce type avait presque réussi à me dégoûter de la lecture. Je lui en ai gardé une rancune tenace et je ne pensais pas le citer un jour. J'ai pourtant découvert récemment que Platon pratiquait déjà la thérapie cognitive, il y a plus deux mille ans. Pour mettre à l'épreuve nos croyances, il proposait d'utiliser la technique des 3 tamis. Elle repose sur 3 questions simples que vous devez vous poser chaque fois qu’une pensée négative vient vous pourrir la vie : 1. "Ce que je crois est-il absolument vrai ?" Si la réponse est NON, posez-vous la deuxième question : « M’est-il utile de le penser ? » Si la réponse est encore non, la dernière question devrait vous permettre de porter l’estocade (à moins d’être maso) : « M’est-il agréable de le penser ? » Essayez cet exercice avec la pensée : « Ils vont me trouver nul(le)» ou « Je vais me planter et être ridicule ». Ca devrait ramollir grandement votre croyance et vous permettre de passer à autre chose de plus positif et constructif.


Conseil n° 3 : écrivez vos doutes et vos peurs !

Maintenant, vous avez bien pris conscience que ces pensées sont toxiques et qu'elles survivent rarement à l'épreuve des 3 tamis. Mais comment faire pour vous débarrasser de celles qui continuent à vous trotter dans la tête ? Selon une récente étude menée par le psychologue Sian Beilock (Université de Chicago), écrire ce qui nous préoccupe juste avant un événement stressant (comme un examen ou une présentation) permet de booster notre performance. Des étudiants ayant écrit ce qu’ils craignaient 10 minutes avant leur examen ont eu ainsi de bien meilleurs résultats que ceux n’ayant pas fait cette démarche. Explication : les soucis « polluent » le cerveau et l’empêchent d’avoir son rendement optimum. Ecrire ses soucis permettrait de désencombrer le cerveau, qui pourrait ainsi consacrer le maximum de sa puissance à la tâche demandée. Selon les chercheurs de l’Université de Chicago, ce type d’exercice aidera les personnes à performer au mieux dans des situations de « haute pression » comme un entretien d’embauche, un rendez-vous important ou une prise de parole en public.

De manière générale, tenir un journal est une pratique positive. Cela vous permettra de noter vos doutes, vos peurs et vos croyances et de mieux comprendre ce qu’il y a derrière, mais aussi de garder trace de vos réussites. C’est le conseil donné par Mark Irwin (président de l’International Stuttering Association entre 2001 et 2007) :
« Tenez un journal. Notez-y vos réussites. Chaque fois que vous vous exprimez bien, notez-le (décrivez avec qui, quand et où). Je me suis aperçu que relire cette liste toujours plus grande de mes situations de parole réussies a eu un effet extrêmement puissant pour améliorer l’image que j’avais de moi en tant qu’orateur. Je pense que trop souvent les personnes qui bégaient exagèrent leurs limites en tant que communiquant. Dans mon esprit, c’est important que cette fausse image soit corrigée en recevant une validation en tant qu’orateur aussi souvent que possible. Le journal m’a aidé à faire cela.”


Conseil n° 4 : Faites "comme si", changez votre point de vue

Voici deux conseils en un, de mieux en mieux ! Sur ce blog, Charlie a déjà parlé des bénéfices de faire « comme si » et j'ai lu quelque part que pour acquérir une qualité, le mieux était d'agir comme si on la possédait déjà. Et bien, figurez-vous qu’une étude scientifique récente confirme l'efficacité de faire "comme si" pour avoir confiance en soi. Selon cette étude (parue en 2010 dans Psychological Science), agir « comme si » on avait confiance en soi produit des changements neuroendocrinaux, psychologiques et comportementaux. Les chercheurs ont fait prendre aux personnes d'un premier groupe des postures "d'homme fort", de puissance et aux personnes d'un second groupe des postures inverses. Ils ont découvert que les postures d'affirmation provoquaient une hausse de la testostérone (associée à l'assertivité et à la prise de risque)et une baisse de cortisol (associée à l'anxiété et la peur); et qu'il se passait exactement le contraire pour ceux qui avaient des postures de faiblesse. Ceux du 1er groupe ont dit aussi se sentir plus puissants et plus enclins à prendre des risques (une proposition simple de prise de risque faisait aussi partie du test).

René, un spécialiste PNL présent sur le forum neurosemantics, a pu constater les effets de cette pratique sur ses patients. Selon lui, pour changer vos pensées, il faut changer votre point de vue, votre manière d'appréhender les situations. Cela vous obligera à utiliser des pensées différentes. Pour les personnes craignant de se présenter devant du monde, comme dans une réunion, il conseille donc de passer du point de vue « Je ne veux pas me présenter » à celui « je meurs d'envie de me présenter !» Amusant, non ?

Ainsi, plutôt que de vous morfondre et vous décomposer, vous devez retrouver l'état d'esprit de l'enfant qui trépigne en attendant son tour pour monter dans le manège. Avant de passer un appel téléphonique, vous pouvez imaginer ce que vous penseriez et ressentiriez si vous vouliez réellement que cet appel se produise. Comme si l'on vous offrait un cadeau et que vous brûliez de déchirer l'emballage pour savoir ce qu'il contient.

Voilà ce que dit René : « Votre cerveau ne peut pas faire la différence entre ce qui est réel ou non. Donc si vous prétendez être comme un enfant plein de joie et d’excitation, votre cerveau va simplement suivre ce point de vue et générer des pensées positives. Essayez cela, et pas juste une fois, mais au moins 7 ou 10 fois. Vous allez déconstruire une habitude et cela prend du temps. Tout est dans le fait de savoir comment modifier son point de vue et comprendre que quelle que soit la manière dont vous vous sentez, c’est le résultat de vos pensées actives. »

Pour info, René utilise cette technique pour parler devant des assemblées mais aussi pour se motiver à faire le ménage ou à sortir la poubelle ! C’est votre compagnon ou vos parents qui vont être contents !


Conseil n° 5 : occupez-vous plutôt des autres !

C’est le conseil que donne Tim Mackesey, dont j’ai déjà parlé ICI. Selon lui, notre nervosité provient du fait que nous sommes trop tournés sur nous-même, trop égocentriques : Vont-ils M’aimer ? Est-ce qu’ils vont rire de MOI ? Vais-je oublier MON texte ? Vont-ils Me trouver bon ? Il préconise donc d’essayer plutôt de vous focaliser sur votre auditoire.

J’avais lu que cette technique avait été utilisée avec succès par un spécialiste en PNL auprès d’une jeune femme qui bégayait (impossible de retrouver ma source, il va falloir me faire confiance). Il avait remarqué que le bégaiement de sa patiente était particulièrement fort dans des situations stressantes. Pour réduire son stress, il lui a appris à se focaliser plutôt sur ce que faisaient les autres. Il est en effet partie du constat simple que, pour ressentir de l'anxiété, il faut que nos pensées soient tournées vers nous mêmes. Or, nous ne pouvons pas prêter attention en même temps à nos pensées, à notre environnement et aux autres personnes. En suivant ce conseil, Brenda (la copine de Brandon..) a remarqué qu'elle n'atteignait plus le niveau d'anxiété qui aggravait d'habitude son bégaiement. Autre effet bénéfique : elle remarquait chez les autres des choses qu'elle ne voyait pas auparavant et les trouvait au final beaucoup moins menaçants.

Cette expérience me rappelle ce que disait Lewis Carrol, l’auteur d’Alice au Pays des Merveilles, qui bégayait aussi très bien : « s’il n’est pas possible de ne pas penser à quelque chose, il est toujours possible de penser à autre chose. »


Conseil n° 6 : Soyez votre meilleur ami !

C’est mon conseil préféré et je l’ai gardé pour la fin.

Nous nous focalisons sur les coups et jugements qui viennent ou pourraient venir du monde extérieur. Mais notre discours intérieur est souvent beaucoup plus critique voire auto-destructeur et nous nous parlons en utilisant des mots que nous ne tolérerions pas d’une autre personne. Comme je l’ai lu récemment sur un forum : « Les gens disent : «c’est la jungle dehors » mais la vraie jungle est entre leurs oreilles ! « 

Posez-vous la question : est-ce que vous vous parlez gentiment et de manière constructive ou plutôt avec critique et doute ? Est-ce que vous diriez la même chose à l'un de vos amis ?

Le conseil est donc simple : « Lorsque vous vous parlez, n’utilisez pas un ton et des mots que vous n’utiliseriez pas avec un ami très cher. » Que diriez-vous à votre meilleur ami, s’il vivait la même situation que vous ? « T'es qu'un gros nul ! Tu vas être ridicule et tout le monde va se moquer de toi !???? ».

Alors quand votre discours, votre petite musique intérieure se met en route, pensez à Lorie, la chanteuse-philosophe. Et chantez en pensant à moi :

Je te sens si fragile
le coeur à découvert
J'ai envie qu'on se dise
tous nos moindres secrets
Car je resterai, ta meilleure amie
Je serai là, toujours pour toi
N'importe où quand tu voudras
Je serai, toujours la même
un peu bohème
Prête à faire des folies
Je serai, même si la vie
nous sépare
Celle qui te redonnera l'espoir
On ne laissera rien au hasard
Car tu sais que je resterai
ta meilleure amie !


Et oui, c'est énorme ! J'ai réussi à citer Platon et Lorie dans le même post ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas la chanteuse philosophe, je mets la vidéo (je ne me suis pas foutu de vous, c'est le clip officiel !) Attention ! Ca s'appelle un ver d'oreille, une rengaine qui vous rentre dans l'oreille et ne repart qu'après plusieurs heures, après vous avoir grillé quelques millions de neurones au passage ! Une certaine Ze Cilou m’avait fait le coup sur Facebook y’a pas longtemps. Si elle me lit, je tiens ma revanche !


CLIP LORIE - JE SERAI (TA MEILLEURE AMIE) (2001) par lorieofficiel

J'espère que ces conseils vous aideront et n'hésitez pas à partager les vôtres (mais pas vos clips de Lorie) !

29 commentaires:

  1. J'adore et suis très admirative face au large spectre de tes sources... Une belle réflexion sur les cognitions négatives et comment s'en débarasser, merci Laurent!

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  2. f***cking ver d'oreille!!
    cela fait 5 mn que j'ai lu ton billet et je l'ai encore dans la tête - c'est vraiment affreux -
    Alors hormis ce clin d'oeil, et saches jeune padawan que j'ai plein d'autres vers d'oreille à balancer, j'aime bien ton billet et j'y trouve - avec plaisir- de nombreux liens avec ma pratique!!
    il est aussi utile de rappeler que les gens qui ne bégaient pas se servent aussi de ces béquilles dans certains cas de stress élevé !
    merci pour l'intelligence de tes billets
    ZeCilou
    ps: pr une lecture intelligente des vers d'oreille, lire "la philosophie dans le juke box"

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  3. Ça fait plaisir de voir que tu parles de "faire comme si",Laurent,c'est pour moi la méthode la plus efficace parce qu'elle ne fait pas de détail,elle va droit au but,on s'embête pas avec l'articulation parce qu'on n'y pense même pas (disons qu'on y pense mais en simple spectateur),on n'est plus un bègue,on est quelqu'un d'autre.
    Juste une petite précision pour l'exemple de la planche,je ne sais pas si Malcom Fraser le savait mais à ma connaissance (un livre sur la visualisation),le coup de la planche vient de notre cher Emile Coué,à nous,Français (probablement méconnu à sa juste valeur),Coué qui disait que entre la raison et l'imagination,c'était toujours l'imagination qui l'emportait.
    Autrement,pour Lorie,aucun risque qu'elle reste,c'est tellement de la soupe que j'ai même pas réussi à mémoriser sa mélodie ! (c'est pas comme la danse des canards... Ah non ! Ça y est ! Vous l'avez dans la tête !)

    Charlie.

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  4. Merci Carole, Cécile et Charlie pour vos commentaires. Cécile, j'ai bien noté le conseil lecture. Charlie, merci pour la précision concernant Emile Coué. Tu as raison, il mérite sans doute d'être redécouvert. Et pour la danse des canards, désolé, ça marche pas sur moi... Le ver Lorie est trop solidement installé !

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  5. Toujours merci pour ton blog , ça fait du bien de voir tout ça clairement exprimé !
    Moi j'aimerais bien que tu rajoutes les 4 qui auraient fait trop long ..!( je sais je suis ch...curieuse ! ) enfin ...si tu as le temps bien sur , un jour où tu sais pas quoi faire par ex ;-))

    RE merci

    Pascale

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  6. @Pascale : merci pour le merci ! Je vois que tu as été la seule à relever pour les 4 qui auraient fait trop long ! Ca sera peut-être dans le prochain billet... Mais si tu en as à proposer, je suis aussi preneur !

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  7. Ca fait 3 semaines que je suis en stage. Et après le stage, nous savons tous ce qui suit après :)

    En ce qui me concerne, niveau stress et angoisse je me suis amélioré, dans le bon sens.

    Il y a une phrase, qui a vraiment, et sans aucune exagération changé ma façon de penser, avant de prendre la parole en classe ou parler tout simplement avec des gens. "Pour arrêter de bégayer, il faut penser en idées, et pas en mot". Je sais pas ou j'ai lu ca. Peut être bien sur ta page facebook.

    En tout cas merci pour l'article :)

    Bonnne jourée

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  8. @red : c'était bien sur la page Facebook, une citation de George Dabb : "Arrêter de bégayer, c’est penser en idées et non plus en mots..." J'adore aussi, c'est vraiment un excellent résumé.

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  9. Mille merci !!!
    Je lisais vos conseils il y'a quelques minutes les larmes aux yeux et là comme par hasard je souris !!!
    J'adore votre blog , j'espère pouvoir y arriver aussi un jour!!
    En tout cas je ne lacherai pas l'affaire, la vie est trop belle et je compte me défaire de cet enfer de "bégaiement"!!
    Bonne journée LAURENT !!

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  10. @Anonyme : Merci ! Je suis heureux si ce blog vous donne la patate et l'envie d'avancer ! Bonne route !

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  11. Merci Laurent encore un super article.
    Je vais l'imprimer et l'accrocher sur ma porte, comme ça je penserais à lire un conseil chaque jour en partant en cours !!

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  12. Merci encore Laurent pour continuer à publier des articles! Je suis bègue, j'ai découvert ton blog en début d'année et il m'est vraiment utile, ça me fait toujours beaucoup de bien de lire tes articles et les commentaires, ça me remonte le moral!!
    En plus, personnellement, j'avais un exposé oral devant 20 personnes le 6 avril, donc cet article est tombé à pic! Le soir où je l'ai lu quelques jours avant mon oral, ça m'a redonné un peu du peps! Je l'ai relu tous les soirs jusqu'au 6.
    Je vais vous raconter comment ça s'est passé et comment j'ai appliqué quelques uns de tes conseils. Alors on passait par groupe de 2. On était 20 en tout. Il y avait donc 10 groupes qui passaient. J'arrive donc en cours à 13h45.Comme vous pouvez l'imaginer depuis le matin je n'arrêter pas d'y penser... Ya le tirage au sort du passage des groupes et on tombe dernier... Jme dis super, jvais pouvoir stressé 3h, voir tous les groupes passer, tout va bien se passer pour eux et moi à la fin jvais me planter comme un naze… Quand ce genre de pensées me passer par la tête, tout de suite j’appliquais tes conseils n°1 et 2 (sur les pensées). Faut dire que j’essayais d’appliquer ces conseils depuis le matin. Et ça marchait pas si mal que ça. Commence donc le premier exposé à 14h. Et à 15h, je décide d’appliquer ton conseil n°3(écrire nos doutes et nos peurs). J’ai écrit un ptit texte que je vais partager avec vous (si tu peux dire ce que tu en penses Laurent) : Juste au passage, le conseil de se concentrer sur les autres, je le faisais déjà et c’est vrai que ça aide. Pendant que celle avec qui je passais parler, j’observer beaucoup l’assistance et quand jme disais que si pendant que je prendrai la parole, j’apercevais des personnes sourire, géner, j’allais essayer (je dit bien essayer) de les regarder dans les yeux (dominer du regard comme l’a dit Depardieu) et dire ce que j’avais à dire.
    Voilà donc le texte que j’ai rédigé à 15h :

    Dans quelques heures, je passe en exposé devant 20 personnes. Etant bègue, j’appréhende bien sur cet exposé.
    Mes peurs : bloquer souvent, ressentir de la moquerie, de l’incompréhension, un jugement de la part du public. Et aussi qu’un gène s’empare du public et du prof.
    Mais : j’ai des choses à dire, il faut que je les disent, je les diraient. Ma valeur en tant que personne n’est pas déterminée uniquement par mon bégaiement. Je vais me concentrer sur ce que j’ai à dire, me concentrer sur le public, accepter que, c’est sur, je vais bloquer mais le plus important c’est que je dise ce que j’ai à dire. Et aussi, imaginer les sentiments agréables ressentit qd on arrive à faire passer un message.

    C’est transcrit telle quel. Finalement, je suis passé à 18h30, 4h45 d’attente c’est long… Je suis passé par différents sentiments pd ces 4 heures 45, des fois je me disais que j’allais être ridicule, des fois que tout allé bien se passer. J’ai bien eu le temps de réfléchir et souvent je relisais mon texte que j’avais écrit et ça m’aidait. Et finalement ça s’est pas trop mal passé. J’ai bloqué plus d’une fois, mais je suis arrivé à dire (presque, j’ai zappé 2-3 trucs) tout ce que j’avais à dire, j’ai même fait rire le public à 2-3 reprises(pas sur mon bégaiement), c’était vraiment agréable.
    Désolé, j’ai été un peu long… mais ça m’a fait du bien de mettre tout ça par écrit et je tenais à remercier Laurent par ce petit témoignage, tes conseils m’ont été très utiles.
    Courage à tous !!
    Clément

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  13. @Neodyme : merci, je te conseille d'accrocher aussi sur ta porte le commentaire de Clément. A mon avis, tu vas partir en cours, gonflé à bloc !

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  14. Waoh Clément ! Ca c'est du témoignage ! Et c'est hyper sympa de nous faire partager ton texte. Lorsque je fais cet exercice, il se passe la même chose que pour toi. Je commence par écrire mes peurs et très vite je bascule vers un discours beaucoup plus raisonnable et positif, qui m'aide à aborder les choses beaucoup plus sereinement. 4h45 d'attente, c'est vraiment très long ! Tu as du mérite et tu peux te dire que tu as réussi dans un contexte vraiment pas facile. Chapeau ! Voilà qui devrait te rassurer sur tes capacités à communiquer, même avec quelques bégaiements. Combien de temps a duré ton intervention et à quand le prochain exposé ? Et encore merci pour ce témoignage !

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  15. En effet oui, très bon témoignage de la part de Clément :)

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  16. Ben de rien! Merci Laurent, pour ton commentaire.
    J'avais une autre question que j'ai oublié de poser dans le post précédent. Avant mon passage, j'ai hésité à faire part à la classe de mon bégaiement, j'avais même préparé un ptit discours dans ma tête. Puis finalement c'est pas moi qui devait parler en premier et une fois debout, devant le public, jme suis dit, non en fait. Qu'est-ce que tu conseilles dans ces cas?
    Alors, pour répondre à tes deux questions, on était 2 et on a parlé environ 20 min.
    Et dans les moi qui arrivent, j'ai 3 interventions en public à faire, mais seul cette fois... Mardi prochain, je dois préparer un texte sur l'actualité et le lire (ça doit durer environ 5 min)devant toute la promo cette fois, c'est à dire 50 personnes. Ensuite, vers le 3 mai je dois faire un exposé de 15 min. Et enfin, j'ai un stage en mai et juin, et donc mi-juin, j'aurais mon rapport à présenter. Et ce sera devant un jury et il y aura un public.
    Voilà, ce sera des interventions plus difficile je pense, car je serais seul...
    Des conseils sont les bienvenue!
    Clément

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  17. Concernant le rapide exposé sur l'actualité, j'ai déjà fait ça l'an passé en économie. C'était la première fois que j'intervenais dans cette nouvelle classe. Je suis passé en premier je crois et j'ai pas du tout galéré. En fait, j'ai remarqué, quand je passe en premier, je suis...un peu fier de moi quand même car je surmonte cette peur donc du coup, je panique beaucoup moins ce qui fait que je parle avec aisance :)

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  18. @Clément : je pense que c'est toujours bien d'annoncer son bégaiement même si , moi non plus, je n'ai pas toujours osé le faire. Je serais donc tenté de te conseiller de faire comme tu le sens. Sauf que... Si tu attends de le sentir, tu risques de ne jamais le faire ! Ce n'est pas facile de se lancer et il faut donc y aller même si la peur est là. La seule chose que je peux te dire, c'est que, lorsque je l'ai fait, ça s'est toujours super bien passé et je ne l'ai jamais regretté. Pour ta prochaine présentation seul, tu pourrais essayer en utilisant un trait d'humour comme : "Ne soyez pas surpris si je semble un peu tendu ou si j'accroche parfois sur les mots, c'est juste que des fois je bégaie. L'avantage, c'est que pour cette présentation de 5 minutes, je n'ai eu à préparer que 3 minutes de texte !"

    Ton programme de présentations est parfait pour t'entraîner et prendre de la confiance pour ton rapport oral de mi-juin. On fait bien ce que l'on fait souvent ! Observe aussi les autres quand ils passent, on apprend ainsi souvent beaucoup de choses.

    @Red : Je trouve que c'est un bon conseil ! Outre la bonne image qu'on se donne en allant au devant des choses plutôt qu'en attendant de les subir, ça évite de gamberger trop longtemps et de laisser la marée noire du doute et de la peur nous submerger !

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  19. Moi j'ajouterais la passion,le désir de transmettre,faut pas que ce soit une corvée,faut que ce soit un plaisir,une jubilation,que tu brûles du désir de communiquer ton savoir !
    Il y a une petite histoire de Reiser (le dessinateur): un type vraiment très moche se met à raconter l'Univers,les galaxies et les étoiles à une jolie fille,et plus il raconte (ce qu'il maîtrise bien,ce qui le passionne),plus,au fil des cases,son visage se transforme,et à la fin la fille lui dit "continue,tu es beau quand tu me parles des étoiles".
    La passion !

    Charlie.

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  20. @Charlie : je revois très bien cette histoire de Reiser, ça m'avait marqué moi aussi ! Se concentrer sur son discours, sur son intention, ce que l'on veut faire passer est en effet primordial. Et la notion de plaisir également. Après une intervention, Alan Badmington conseille de se poser 2 questions "(1) Est-ce que j'ai suivi mes intentions ? (2) Est-ce que j'ai pris du plaisir ? Si la réponse est oui à une des deux, c'est déjà une excellente chose. Si c'est oui aux deux, vous avez tout gagné !

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  21. Laurent, encore par rapport au fait d'annoncer son bégaiement avant une prise de parole en public, tu pourrais donner quelques pistes, quelques exemples sur la façon de l'annoncer, comment le présenter?
    Clément.

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  22. @Clément : OK, c'est noté pour un prochain article, n'hésitez pas à me donner d'autres idées car ça devient de moins en moins facile de se renouveler !

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  23. Bonjour,

    J'ai tout lu et ca m'a vraiment rendu heureux. Mais ce qui se passe dans certains cas comme le mien c'est que je n'arrive pas a determiner les pensees anxiogenes, quand je parle, tout se passe rapidement que je ne me rends compte de rien, meme pas si je pense ou pas. Parfois le begaiement est accidentel que je ne sais pas quand ma voix me trahira et me laissera tomber avec un souffle coupe.
    Quand je suis a l'ecole, aucun mot ne peut sortir de ma bouche et si je sais que c'est mon tour de parler, je commencer a me pincer, a regarder le plafond pour oublier, mais les resultats de ces therapies ne sont pas a 100% sures.
    Mon begaiement evolue de jour en jour et tres rapidement que je ne sais quoi faire... et je commence a laisser tomber...

    AT

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  24. Bonjour AT, il ne faut pas laisser tomber. Cela prend du temps pour réussir à affronter les situations anxiogènes mais plus tu le feras, plus tu seras à l’aise. Deux conseils rapides : le premier c’est de les aborder en ne cherchant pas à cacher ton bégaiement et en acceptant que tu risques de bégayer. Accepte que tu peux bégayer, préviens les autres que parfois tu bégaies et comporte-toi comme tu veux qu’ils se comportent avec toi : avec le sourire et sans en faire un drame ! Tu verras, cela change beaucoup de choses (je vais encore mettre bientôt un témoignage sur le sujet). Le deuxième est de lister les situations qui te font peur et de commencer à les affronter progressivement par ordre de difficulté croissante. Tu peux aussi échanger avec d’autres personnes qui bégaient sur le forum du bégaiement et partager ton expérience, tes doutes et tes progrès. Je te conseille aussi d’aller faire un tour dans la section téléchargement, tu trouveras des livres de conseils très intéressants. La route est parfois longue mais très enrichissante et d’autres sont passés par ces moments de déprime et de doute profond. C’est souvent à partir de là qu’on trouve la motivation profonde pour changer et entreprendre des choses. C’est donc plutôt bon signe pour toi. Tiens nous au courant ! Laurent

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  25. Salut Laurent,
    Merci beaucoup pour tous ces articles que je viens de découvrir pour la plupart, personnellement je trouve ce blog vraiment très riche.

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  26. Merci Ibrahima ! Tu as aussi la section téléchargement qui peut t'apporte pas mal de pistes. Bonne lecture !

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  27. je suis hyper angoissée à l'idée de passer un oral de concours jeudi... à un point qui dépasse l'entendement...
    Je suis malade, j'ai des palpitations, je cherche mes mots, je bégaie... je perds pied c'est affreux
    et en lisant ces quelques conseils je me sens un peu plus rassurée , alors je ne sais pas si cela pourra me permettre de franchir un cap jeudi mais en tout cas, MERCI...

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  28. Merci pour ton message, Caro. De mon côté, j'applique la formule magique des RRS : Respire, Ralentis, Souris.
    Je te conseille de rejoindre sur Facebook le "Cercle Très Privé des Personnes qui Bégaient". Tu trouveras soutien et conseils pour ta présentation. Je t'envoie plein de bonnes ondes pour jeudi.
    Laurent

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  29. Moi je bègue quand je lis devant un public . Je ne bègue pas quand il s'agit de parler sans lire

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