Il n’y a pas plus stupide que de dire « je suis bègue ». Premièrement parce que votre personnalité ne se résume pas à cela. Deuxièmement parce que vous ne passez pas votre vie à bégayer. Généralement, les bègues parlent « normalement » lorsqu’ils sont seuls ou dans certaines situations (lorsqu’ils s’adressent à des enfants, par exemple). Et lorsqu’ils bégayent, ils ne butent pas non plus sur tous les mots.
Faites donc cet exercice objectivement : quelle part de votre temps ou sur quel pourcentage de mots bégayez-vous. 50% ? Alors, gardez à l’esprit que vous n’êtes pas bègue mais bègue à 50% ! Et même normal à 50% ! Vous allez peut-être découvrir que vous êtes plus non-bègue que bègue !
Ne fantasmez pas non plus sur la fluidité des autres. Une croyance tenace des bègues est de croire que ceux qui ne bégaient pas n’ont pas de problème pour s’adresser à un groupe ou parler en public et que leur parole coule comme le miel.
Alors, tordons le cou à ces croyances :
1. Les études montrent que la peur n°1 des gens est de parler en public. J’ai des collègues bons orateurs qui m’ont impressionné par leur décontraction et leur facilité à prendre la parole devant des salles pleines. Lorsque j’ai parlé avec eux, tous m’ont avoué combien leur trac était grand. Certains ont envie de vomir avant de monter sur scène, ont des insomnies, n’écoutent pas les orateurs qui les précèdent tant ils sont enfermés dans leur stress… Si vous apprivoisez votre bégaiement, ne croyez pas que vous n’aurez plus peur de parler et qu’il vous suffira simplement d’ouvrir la bouche pour sortir toutes les choses si spirituelles et intéressantes que vous avez en vous.
2. Une élocution normale n’est pas une élocution parfaite. Ecoutez autour de vous : vous verrez que tout le monde a des accrocs de parole, des mots ou sons parasites (alors, euh, en fait…), des répétitions, des hésitations… Souvent, ils ne se remarquent pas parce que celui qui parle ne cherche pas à les combattre. Gardez donc à l’esprit que vous travaillez pour atteindre une élocution normale… avec toutes ses imperfections.
Dernier fantasme : n’imaginez pas que tous vos problèmes vont être résolus parce que vous ne bégayez plus. Bien sûr, c’est mieux de ne pas bégayer mais la fluidité ne fait pas de miracles : demandez aux non bègues !
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