Le 18 mai 2009, je postais mon premier article, “n’ayez pas honte de votre bégaiement !”.
En cliquant sur “publier”, je ne savais pas que je commençais une odyssée dans l’univers du bégaiement. Le voyage est extraordinaire et, lorsque je me retourne, mon point de départ, mon petit pays d’incertitude me semble bien loin désormais.
Grâce à cette expérience, j’ai pu faire plein de choses que j’adore : lire, écrire, traduire, découvrir et apprendre. Tout s’est fait progressivement, naturellement, avec fluidité, juste par la magie d’un clavier et surtout de rencontres.
Alors que tout a commencé pour moi sur Internet, je retiens surtout de ces dix années mes traversées de l’écran, les moments de réunion, de chaleur, de partage, de bonheur d’être ensemble. C’est fou le nombre de gens sympas qui bégaient ou s’intéressent au bégaiement ! Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, aux self-helps, aux associations, aux journées mondiales du bégaiement, les personnes qui bégaient sortent de leur isolement. Et c’est le premier grand changement de ces dix dernières années.
L’autre changement concerne justement le thème de mon premier article : la honte. Dans une conférence TED très intéressante, Brené Brown explique : “pour s’épanouir et prospérer, la honte a besoin de secret, de silence et de jugement.” C’est sans doute cela le plus grand changement depuis 10 ans. Les personnes qui bégaient quittent la pénombre de la salle ou des coulisses pour prendre la parole et devenir des acteurs de premier plan. Elles font du théâtre, des exposés en classe, des conférences, organisent des concours d’éloquence, réalisent des courts-métrages, gagnent des concours de chant, sont invitées à la télévision ou à la radio. Elles ont franchi le mur de la honte pour témoigner, expliquer et démontrer leur formidable capacité à se surpasser.
Elles ont aussi le courage d’être imparfaites. C’est le troisième changement.
Auparavant, les rares personnes médiatisées expliquaient comment elles avaient terrassé leur bégaiement grâce à leur volonté de fer ou une méthode miracle. Elles renforçaient l’idée que le bégaiement était un mal honteux et la fluidité parfaite le Graal à conquérir. De quoi culpabiliser ou décourager ceux qui n’y arrivaient pas. On n’en est plus là. Aujourd’hui, Les enfants et les ados qui arrivent dans le monde du bégaiement ont désormais des modèles positifs et inspirants qui leur montrent qu’il est possible, non pas de parler sans accroc - ce qui n'est plus un but en soi - mais de réaliser ses rêves.
Alors, je trouve que c'est un joyeux anniversaire !
Laurent
Joyeux dixième anniversaire à Goodbye bégaiement.
RépondreSupprimeroh oui alors quel chemin! bon anniversaire et welcome les rencontres pour les années à venir. et merci laurent pour ces bonnes doses d'aide et d'optimisme
RépondreSupprimerDéjà 10 ans 😲
RépondreSupprimerBon anniversaire 🎂 et continuation 😋
Daniel P.
Merci Richard, Christine et Daniel ! Je vois que vous aussi vous êtes toujours là :-)
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