L’été approche (si, si…) et vous allez bientôt faire connaissance d’un bel inconnu qui vous accompagnera dans votre hamac, votre lit ou votre transat pour vous donner de délicieux frissons…
Je veux bien sûr parler de votre Bouquin de l’Eté.
Voici donc mon conseil lecture. Oubliez le dernier "Marc Coben" et précipitez-vous sur le nouveau "Richard Parent." Notre prolifique ami québécois vient en effet de nous livrer sa dernière traduction : 216 nouvelles pages à télécharger et déguster gratuitement, celles du livre de Ruth Mead «La parole est un fleuve » (Speech is a River), dont je vous avais déjà parlé.
Ruth Mead est une pétillante et délicieuse américaine qui a écrit l’an dernier ce livre étonnant où elle raconte comment son bégaiement a disparu.
Ce livre est étonnant parce qu’il va à l’encontre des thérapies de « modification du bégaiement » ou de « façonnage de la fluence » qui encouragent à "travailler" sa parole. Pour se libérer de 30 ans de bégaiement, Ruth a en effet mis en place le procédé inverse en partant de 3 observations, que la plupart d’entre nous ont d’ailleurs sans doute déjà faites :
1) Les personnes qui ne bégaient pas ne pensent pas à leur parole et ne cherchent pas à la contrôler. Elles ouvrent la bouche et laissent le flot couler sans prêter attention à la manière dont elles vont former leurs mots.
2) Lorsque Ruth était seule ou dans certaines autres situations, elle était capable de connaître cette fluidité naturelle. Elle était donc capable de parler « normalement ».
3) Plus elle essayait de contrôler sa parole, plus elle bégayait.
A partir de ces 3 observations, Ruth est arrivée à la conclusion que la parole coulait en toute autonomie, comme une rivière ou un fleuve (Speech is a river), et qu’il était vain et contre-productif de vouloir « pousser » l’eau pour qu’elle coule. L’eau coule, un point c’est tout !
Elle a donc décidé de faire confiance à sa capacité naturelle d’élocution et de ne plus laisser sa pensée consciente prendre les commandes. Elle a cessé d’anticiper et de réfléchir à la manière dont elle allait sortir ses mots. Et une chose pas si étonnante que cela s’est produite : sa rivière s’est remise progressivement à couler, sans rencontrer de résistance…
Comme le dit Ruth : « Je n’ai pas travaillé pour arrêter de bégayer. J’ai travaillé pour déblayer le canal afin que ma parole puisse couler facilement. »
Cette idée de fleuve qui s’écoule avait déjà rencontré certains échos lorsque j’avais traduit l’article de Ruth « Si votre rossignol ne chante pas. »
De la part de Bérenger, par exemple : « Je m'étais déjà rendu compte qu'en arrêtant de penser à ma parole, et surtout à mes blocages, et en me concentrant sur le contenu de mon message plutôt que sur le contenant, la parole se faisait plus fluide. »
Ce que confirmait Daniel : "C'est très étrange lors de mes premiers grands accès de fluidité :), j'ai justement ressenti une impression de fleuve s'écoulant sans retenue ...
Alors cette métaphore et toutes les idées exprimées (le plaisir, la spontanéité, le non-contrôle, l'oubli de bégayer) rencontrent un très fort écho chez moi, tout comme la difficulté après coup à dire quels ont été le ou les éléments majeurs, ceux qui ont fait basculer de la parole bégayée (controlée) à la parole fluide (libre comme le Rossignol). »
L’orthophoniste américaine Barbara Dahm, spécialisée en bégaiement et membre fondatrice de l’International Fluency Association, lui a aussi consacré un article enthousiaste. Voici ce qu’elle dit :
« Elle a tout compris, tout compris ! » C’est ce que je ne cessais de m’exclamer tout au long de la lecture de « Speech is a river ». C’est vraiment le seul livre que je connaisse qui aborde en profondeur la fâcheuse tendance des personnes qui bégaient à anticiper, examiner, réfléchir à leurs mots avant de parler. C’est un livre que devraient lire toutes les personnes qui bégaient, ainsi que leurs amis et leur famille ! »
Et la question que vous vous posez certainement est : « facile à dire mais comment faire pour laisser couler mon fleuve ? ». Eh bien, bande de veinards, voilà la bonne nouvelle : vous n’êtes plus qu’à un clic d’avoir la réponse.
Bonne lecture !
Laurent
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Merci !
RépondreSupprimerBonjour Laurent!
RépondreSupprimerMerci pour cet ouvrage en téléchargement!
Salut,
RépondreSupprimerFranchement c'est la clef pour arrêter de bégayer durablement. Il faut oublier le contrôle que les orthos ne cessent de nous inculquer, si le contrôle par technique permet de ne pas bégayer pendant un certain moment,il consomme 1000 fois plus d énergie que la parole normal et quand on est vidé de notre énergie on rebegaye bcp plus gravement. En conclusion, écoutez vous, observez vos comportements et réagissez de la manière la plus acceptable par la nature c'est a dire celle qui consomme le moins d’énergie et A bas le contrôle de la parole.
Merci pour vos commentaires.
RépondreSupprimerAnass, les techniques peuvent aussi être utiles pour commencer et avoir quelques armes pour affronter les situations de parole. Ensuite, on peut progressivement les abandonner au fur et à mesure que la confiance grandit et qu'on se sent plus à l'aise. Ce sont un peu les petites roulettes du vélo : elles sont utiles pour débuter mais très vite, on pédale sans y penser et elles ne sont plus nécessaires :-)
Laurent
merci laurent pour nous faire partager ses ouvrages si intéressants sur le bégaiement et les différents moyens de s'en sortir. Un grand merci aussi à Ruth Mead et au gouvernement du Canada pour mettre à disposition cet ouvrage de manière gratuite. Il n'y a plus d'excuse pour ne pas essayer de "parler comme une rivière"!, comme dirait l'auteur.
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