Cela fait plusieurs fois que des orthos me demandent si je connais David Shapiro et manquent s’évanouir lorsque j'avoue que non. « Quoiii ? Tu ne connais pas Daviiiid ? Il est venu en France faire une conférence, c’était géniiiiiiiiiiial ! »
Renseignements pris auprès de mon ami Google, David Shapiro est un « professeur qui a écrit un gros bouquin sur le bégaiement (Stuttering Intervention : a collaborative journey to Fluency Freedom) ». Il a plein de lettres derrière son nom (Ph.D, CCC-SLP, PWS, member of ASHA, ISA…), ce qui, pour résumer, signifie qu’il est un spécialiste renommé du bégaiement qui présente la particularité d’être lui-même une personne qui bégaie.
Je ne regrette pas d’avoir fait cette recherche car cela m’a permis de trouver une jolie réponse à l’une de mes interrogations du moment. Presque 1 000 personnes suivent aujourd’hui la page Facebook « Goodbye Bégaiement » et je me posais cette question toute simple : « Et alors ? A quoi ça sert ?» Je suis quasiment le seul à l’alimenter, je partage les infos des petits copains et je réponds parfois à quelques questions. Ok, et après ? Est-ce que cela a un intérêt, une utilité ? Si demain, nous sommes 5 000, 10 000, est-ce que cela changera quelque chose pour les personnes qui bégaient ?
Et c’est là que je suis tombé sur ce texte de Daviiiid Shapiro. Dans cet extrait, j'ai trouvé la réponse que je cherchais. En voici la traduction :
« Parfois, le monde semble si vaste. Mais les réunions électroniques comme celle-ci (ndt : David participait à une conférence en ligne à l’occasion d’une Journée Mondiale du Bégaiement) nous rappellent que nos amis et voisins des autres continents peuvent être très proches de nous. Je suis heureux de partager quelques réflexions avec vous et j’espère que vous ferez de même avec moi : nous pourrons ainsi devenir amis (…)
Il n’y a rien que nous ne puissions accomplir ensemble. Vivre avec le bégaiement et apprendre à le contrôler peut être un vrai défi, vous le savez. J’aurais voulu que les adultes me disent qu’on apprend à contrôler son bégaiement ensemble.
Parfois, les adultes se sentaient désolés pour moi. Parfois, ils parlaient pour moi. Quelques thérapeutes ont même renoncé à m’aider car ils pensaient que je ne pourrais pas contrôler mon bégaiement. Ils avaient tort. Parfois les adultes peuvent avoir tort. J’ai appris que même la charge la plus lourde (et le bégaiement peut en être une) semble plus légère lorsqu’elle est partagée. La charge est mieux répartie lorsqu’on travaille avec des thérapeutes, des parents ou tuteurs qui comprennent le bégaiement et qui veulent travailler ensemble.
A l’Ouest des Etats-Unis, il y a d’énormes et très hauts arbres appelés Séquoias. Parce que ces arbres sont immenses, les gens pensent que leurs racines sont très profondes. En réalité, elles ne le sont pas. Ces arbres se dressent haut et fort parce qu’ils poussent les uns à côté des autres et que leurs racines s’entrelacent et grandissent ensemble. Séparément, ces arbres tomberaient; ensemble ils sont forts. C’est la même chose pour les gens qui affrontent de grands défis tels que le bégaiement : ensemble, nous sommes plus forts. Nous pouvons accomplir n’importe quoi ensemble. »
J’ai trouvé l’image très belle et je comprends mieux maintenant pourquoi les orthos adorent Daviiiiiiiiid.
Joyeuses fêtes, bande de séquoias !
Laurent
Très bon article! Et, par ailleurs juste pour te dire Merci, pour l'artice, le blog, l'initiative que tu as entreprise est honorable et je pense que rien que pour ça tu peux être fier! Bonne journée!
RépondreSupprimerC'est tout à fait ça. Ton blog nous aide à nous rappeler que nous ne sommes pas seul et il alimente notre réflexion sur nous-même et notre problème. J'y apprends toujours plein de trucs et je relativise pas mal.
RépondreSupprimerBref, ton blog a son utilité, crois moi. :)
Bonne année par avance, Petit Séquoia ^^.
Merci Wendy et Noëlle, voilà un joli cadeau !
RépondreSupprimerSuper article !
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