Au mois de juin, je vous avais dit que je commençais la traduction de « advice to those who stutter » ("conseils pour ceux qui bégaient"), un best-seller des ouvrages anglophones sur le bégaiement. Et bien, grâce à l’aide de mon pote Richard Parent, la traduction est terminée ! C'est pas un beau cadeau, ça, pour commencer 2011 ?
Pour ceux qui prendraient l’histoire en cours de route, voici le « pitch » de ce livre référence.
Sur une idée initiale de Malcolm Fraser, fondateur de la Stuttering Foundation of America et de Charles Van Riper, 28 spécialistes du bégaiement ont été invités à rédiger chacun un chapitre de conseils pour les personnes qui bégaient.
Confronter ainsi la vision de plusieurs spécialistes était déjà en soi une riche idée. Mais ce qui rend ce livre encore plus remarquable et extraordinaire, c’est que tous ces spécialistes de la parole bégayaient ou avaient bégayé eux-mêmes. Malcom Fraser et Van Riper pensaient en effet que les personnes bègues seraient particulièrement réceptives à des conseils s’ils provenaient de spécialistes ayant eux-même bégayé.
Le succès de ce livre a démontré qu’ils avaient raison (Times Magazine en a même fait la promotion). Initialement paru sous le titre « To the stutterer » (Pour le bègue), il a été réédité en 1998 sous le titre de « Advice to those who stutter » (Conseils pour ceux qui bégaient), avec l’ajout de nouveaux chapitres.
Tour à tour, les 28 contributeurs expliquent ce qui les a aidés à surmonter leur bégaiement et ils nous livrent des conseils utiles en s’appuyant bien sûr sur leur expérience personnelle mais aussi sur toutes celles qu’ils ont vécu avec des patients bègues.
Ce livre est donc unique en son genre. Il donnera bien sûr plusieurs pistes éprouvées d’auto-thérapie aux personnes qui bégaient mais intéressera aussi les orthophonistes qui pourront écouter Hugo Gregory leur raconter comment il a mis au point la technique de l’ERASM ou avoir les explications de Joseph Sheehan him-self sur sa théorie de « l’iceberg du bégaiement ».
Je voulais tirer un grand coup de chapeau à Richard Parent qui m’a offert son aide amicale pour traduire ce livre. Il a réalisé la moitié du boulot et la saine émulation qui s’est développée entre nous a permis de vous proposer plus rapidement que je le pensais cette traduction complète.
Merci aussi à Anne-Marie Simon pour sa relecture et son aide pour la transposition française des termes techniques. Grâce à elle, j’ai découvert le mot « bégayages » !
Merci aussi à Olivier du blog « Un olivier sur un iceberg » pour sa contribution à la traduction du chapitre 20.
Et un grand merci également à Jane Fraser, présidente de la Stuttering Foundation of America, pour sa confiance et ses encouragements.
Mise à jour au 26 avril 2011 : la version imprimée du livre est disponible ! Ca se passe ici. Après « Des fois, je bégaie », ce sera le deuxième titre au catalogue des Editions Goodbye Bégaiement !
Vous pouvez aussi télécharger la version pdf de conseils pour ceux qui bégaient. Bonne lecture !
Laurent
Bravo pour ce travail ! Effectivement la version papier m'intéresserait...
RépondreSupprimerbravo
RépondreSupprimerje suis intéressée par la version papier
Merci merci ! Et bravo à vous.
RépondreSupprimerPhil
Félicitations Laurent et Richard pour ce gros boulot, qui permet d'avoir aussi un tour d'horizon de plusieurs spécialistes.
RépondreSupprimerMerci, merci ! Sarah et Cécile, pour la version imprimée, je vous ferai signe.
RépondreSupprimerBonjour et merci pour cette lecture des conseils pour les bègues. Je suis intéressé par la version imprimée. Je bégaie encore quelquefois. Ai 40 ans de thérapie en France. Parfois ma personnalité bègue réapparaît. J'ai fait un grand progrès lorsque j'ai créé une Ass. de personnes bègues. Aussi, il faut en sortir au propre et au figuré. J'ai connu plusieurs thérapeutes de ce livre.
RépondreSupprimerMerci à vous de se pencher sur ce trouble. Suite à ce film Le discours d'un Roi, espérons que le bègue sera perçu d'une façon plus respectable.
Georges Marquenet
Bonjour George et merci pour le commentaire. J'espère que tu vas nous faire profiter de ton expérience qui a l'air très intéressante ! Quelle est ton association et quels sont les thérapeutes du livre que tu as connus ?
RépondreSupprimerBonjour Laurent,
RépondreSupprimerC'est par le film "Le discours d'un Roi" que je suis allé sur des sites de Bégaiement afin d'en avoir des commentaires et réflexions. Je suis à la fois déçu par les retombées et content des jeunes bègues qui parlent du bégaiement (écrivent) sans tabou, sans honte...
J'ai connu les Dr Grégory et Murray aujourd'hui retraités. Titulaire d'un doctorat en pathologie de la parole. Tous deux Bègues. J'ai rencontré l'épouse du Dr Sheean, décédé, qui est en realité à la base du fameux Iceberg, elle aussi thérapeuthe du bégaiement. Et encore bien d'autres, par exemple le Dr Schwartz très controversé...
Pendant 40 ans j'ai usé pas mal de thérapeutes. Un jour, l'on m'a ri au nez loesque j'ai dit que le therapeute devait sortir de son cabinet avec son et ses "élèves" pour s'exercer dans des situations réelles. Car dans le cabinet, il arrive un moment où le bégaiement ne se manifeste plus. Mais en sortant, je ne vous dis pas... Ne voulant pas monopoliser la "Parole", je continuerai dans quelques jours.
Georges Marquenet
Merci Georges, intéressante cette info sur l'épouse de Sheehan ! Tu as eu de la chance d'avoir fait ces rencontres. Et entièrement d'accord avec la nécessité de sortir du cabinet ! Quels autres conseils donnerais-tu aux "jeunes bègues" avec ton recul actuel ?
RépondreSupprimerBonjour Laurent,
RépondreSupprimerJe veux bien vous dire ce qui m'a aidé mais il faut savoir que c'est uniquement à la personne qui bégaie de trouver et d'utiliser ce qui lui paraît nécessaire.
Votre livre, sur ce site, Conseils aux personnes qui bégaient, est très intéressant et très vrai.
Maintenant,un point oublié, il faut mentalement être prêt.
Au début l'on se débat dans une toile d'araignée. On en est victime. Deplus, il faut se reconnaître bègue. Accepter de bégayer devant les autres. Certains disent, annoncer que l'on est Bègue. Faut-il encore pouvoir le dire ! C'est pourquoi, je portais une mention sur le revers de ma veste avec : Il m'arrive de bégayer c'est pourquoi, je parle lentement. Cela m'a beaucoup aidé.
A la maison, de la relaxation, chacun doit choisir la sienne, elles sont toutes bonnes. Et du bégaiement volontaire c'est à dire bégayer très fortement au début et de plus en plus doucement. Cela pendant plusieurs années. A l'extérieur, parler le plus possible. Pour moi, les exercices, je n'aimais pas. C'est toujours dans des situations vraies que je parlais, j'allais dire que je bégayais. Tout cela dédramatise. Car
plus on attache de l'importance au bégaiement plus il est important.
Donc, il n'y a rien de mystérieux là dedans, de l'action, de l'action comme disait un certain Démosthène.
Georges Marquenet
@George : 100% d'accord avec toi. L'acceptation, l'importance de l'action, la nécessité de parler encore et encore... Pour le badge sur le revers de la veste, chapeau ! Il fallait oser. Mais on ne peut pas faire mieux dans l'acceptation et la non dissimulation du bégaiement !
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