Ce conseil est peut-être le plus important qui m’a été donné. Il a été pour moi un véritable déclic, une libération.
En tant que bègue, vous percevez le bégaiement comme quelque chose de mal, qu'il ne faut pas faire et dont vous êtes responsable et même coupable. Vous avez honte de votre incapacité à parler normalement et vous faites tout pour dissimuler ce bégaiement : vous évitez de prendre la parole, vous remplacez un mot par un autre quand vous pressentez un blocage, vous faites même parfois semblant de chercher un mot ou d'avoir oublié ce que vous vouliez dire... Tout est préférable pour vous au bégaiement : passer pour un type sans conversation, faire des fautes de français ou de liaison,... Stop !
Dites vous simplement ceci : « ce n'est pas ma faute si je bégaie, le bégaiement est quelque chose que je fais avec ma bouche mais qui ne me définit pas et ne détermine pas ma valeur. »
Sortez de la honte ! Autorisez-vous à ne pas être parfait !
Guérir c'est réaliser que le bégaiement n'est pas un échec et la fluidité un succès.
Vous devez savoir aussi une chose : les autres vivront votre bégaiement comme vous le vivrez. C’est vous qui donnez le ton. Si vous baissez les yeux, exprimez une souffrance, vous lirez l’inquiétude ou l’incompréhension sur le visage de votre interlocuteur. Si au contraire, vous apprenez à en parler, à en plaisanter, vous détendrez l’atmosphère. Quand le bégaiement est accepté, il devient acceptable.
Attention ! Je ne suis pas en train de dire qu'il faut accepter son bégaiement sans rien faire. Simplement, vous n'en êtes pas responsable et vous n'avez pas à en avoir honte. Il peut être génétique, lié à votre éducation ou à votre environnement familial, le résultat d'un traumatisme... Mais vous ne faites pas exprès de bégayer ! Est-ce qu'un handicapé doit avoir honte ? Celui qui pense cela est un idiot et vous n'en êtes pas un, n'est-ce pas ?
Pour illustrer mon propos, je ne résiste pas au plaisir de vous citer cette anecdote racontée un jour par une mère sur le forum « paroles de bègue ».
« Ce matin mon fils m'a dit en se levant (il prolonge tous les mots pour pouvoir parler)
mmmmaman je parle comme les vaches (il parlait des mmm).
Je n'ai rien osé dire et il a ri aux éclats. Il m'a ensuite demande pourquoi je ne rigolais pas. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas me moquer de lui. Il m'a repondu "on ne se moque pas de moi mais de mon bégaiement" et il a continué a rire.
Il a 4 ans et demi. »
Vous avez compris ? A 4 ans et demi, cet enfant avait déjà la meilleure des réactions possibles : il acceptait son bégaiement, en parlait avec humour, ne se sentait pas coupable ou honteux et savait que sa personne ne se réduisait pas à ça. Il ira loin ce petit bonhomme !
RépondreSupprimerBonjour et merci pour cet joli article , je suis tout à fiat d accord avec vous, mais malheureusement je ne suis pas encore arrivé à ce stade et j en souffre beaucoup mais j'essaye d en parler avec mes entourages ce que je en faussais pas avant, merci encore
Bonjour, c'est déjà une étape très importante de pouvoir en parler avec son entourage. Ce sont les premières marches de l'escalier qui m'ont permis de progresser et d'aller vers la libération de la peur du bégaiement. J'espère que tu trouveras plein d'idées et d'inspiration sur le blog.
RépondreSupprimerBonjour, c est un article très intéressant. Je pense que l acceptation du bégaiement est une étape incontournable pour s en sortir. Pour ma part elle n est pas encore franchie. En tout cas un grand grand merci pour ce magnifique blog hyper intéressant.
RépondreSupprimerBonjour et merci pour ton commentaire ! Je pense aussi que c'est une étape cruciale pour avancer. Accepter que le bégaiement existe, qu'il n'est pas de notre faute, mais que avons la responsabilité de nos réactions vis à vis de lui, et des actions que nous mettons en oeuvre pour l'apprivoiser. J'espère que tu trouveras sur le blog plein d'idées et de témoignages inspirants. Bonne lecture et bonnes expériences !
RépondreSupprimerLaurent